A peine la COP 27 terminée je suis retombé sur une vieux mail comportant un propos inquiétant et concernant la COP 26 : lire ici. Ce message nous parle des SFN... pour Solutions Fondées sur la Nature. Wikipédia évoque le chose dans un article dédié : Solutions fondées sur la nature
Vous savez tout... Voilà sans doute le billet de blog le plus court que je n'ai jamais fait. Mais je ne saurais en rester là... La relation de l'humain avec la nature ne me laisse pas indifférent, et le sujet du titre me pousse à partager quelques réflexions.
La Nature est tout un monde en équilibre. Le trop et le pas assez joue en permanence pour garder une ligne axiale cohérente. Il y a tant de processus et de facteurs (chacun étant plus ou moins impactant) à tous les niveaux, vivant, climat, surfaces maritimes et terrestres, latitude, géologie, tectonique, espèces, etc., que suivre parfaitement une ligne d'équilibre serait impensable ; on est en présence d'un monde ou sans doute d'un ... être ... adaptable en continue selon l'évolution de l'ensemble.
On pourrait illustrer la chose à partir d'une ligne de tendance (que je laisse aux spécialistes le soin de définir). Cette ligne de tendance ne doit pas viser un cap prédéterminé, elle est non prédessinée, elle représente l'équilibre à l'instant T. Malgré la fantaisie de certains facteurs il est important que cette ligne reste enfermée dans une enveloppe de tolérance. Actuellement le facteur humain en parallèle avec la baisse de biodiversité fait sortir la ligne de tendance de son enveloppe.
La nature est comme un corps vivant : un espace contenu, limité où se déroule tout un tas de relations physiques, chimiques. Elle est en besoin partout et en don partout aussi. Ce qui se consomme est transformé mais retourne toujours au Tout planétaire, la vie est en cycle. Dans la phrase précédente, il faut maintenant dire "retournait" au Tout planétaire car un des êtres de la Nature a trouvé le moyen de chambouler la donne en ramenant des éléments hors cycle et en encourageant des éléments aux pouvoirs tragiques. Cet être ne domine absolument pas l'évolution de ce qu'il a mis en place, une sorte de créature frankensteinienne ! Il encourage la démesure en persistant dans une obstination économico-politique, et il se perd encore par manque de réflexion sur un sujet à la mesure de sa démesure énergétique (voir discours d'Emmanuel Macron aux français du mardi 9 nov. 2021 qui active son léviathan de bataille - sujet "entre autres" d'un discours, habilement construit - peur puis solutions - qui a tout pour inquiéter plutôt que pour rassurer !).
L'Humain est un monde chaotique déjà au niveau de l'individu (état de santé (chez lui comme pour tout ce qui est de nature corporelle) mais aussi tempérament, caractère, psychisme et psychologie au moins) alors une société d'individus humains est forcément un Chaos en potentiel. Le chaos peut être entre les individus eux-mêmes comme dans les intentions de groupements, de sociétés, de peuplades, etc. Il lui vient souvent des ambitions qui nourrissent un besoin fondamental : évoluer. Mais principalement évoluer hors Nature, dans ce qu'Elle n'a pas la sagesse de lui proposer ! (Et cela n'est jamais dit, même dans les petits caractères du contrat tacite entre l'humain et la nature dont il dépend.)
Aujourd'hui des partisans d'une forme moderne d'eugénisme essaient d'envisager un humain 2.0 non purement technologique (androïde) mais au moins augmenté par la technologie (assistances sensorielles, cardiaques, musculaires quand ce n'est pas psychique (substances dopantes par exemple), surveillance sanitaire, et autres imaginables encore).
Hormis ce transhumanisme, dans le côté Nature de l'Humain, on peut se dire qu'au fil du temps la taille, la santé, la force, etc. évolue, mais cette évolution est sur période longue (à l'échelle de l'individu), elle est fonction de l'activité des êtres humains dans leur rapport à la Nature. Là, c'est la nature agissante qui évolue l'humain, pas l'ambition de ce dernier.
L'être humain est un être non spécialisé... il peut tout mais n'est fait pour rien vis-à-vis de son environnement proche comme peut l'être le castor, le pluvier siffleur, le singe hurleur, le requin blanc, le lombric, etc., etc.. Ainsi, il est relativement faible vis-à-vis de la Nature.
Son désir profond d'évolution, son ambition, est de faire sa place, ce en quoi il a parfaitement réussi... trop parfaitement puisqu'il induit par ses pratiques un déséquilibre manifeste (énergie, agriculture, pollution, etc. des mots généralement contre-nature...). Et si l'espérance de vie augmente en plus de l'augmentation du nombre d'âmes, il va lui falloir trois ou quatre planètes d'ici peu pour pouvoir vivre à la mesure de ses excès. Cela n'est pas envisageable hors les rêves les plus insensés et sans absurdes de la science fiction d'une terraformation exoplanétaire.
Les deux mondes industriel et économique sont des mondes typiquement humain. Même si ici ou là on trouve des animaux exploitant des outils... on n'en trouve pas qui exploite une pseudo valeur des choses, pseudo parce que souvent c'est le travail ouvrier plus qu'une valeur stricte de la matière qui donne de la valeur aux choses produites, valeur augmentant de plus sur les réels effets de pseudos rentabilités financières pour les magnats et autres financeurs (base du capitalisme...). Le pire n'est pas dans le capitalisme induit par ces mondes, le pire est dans l'individu humain qui ne se rend jamais compte du miroir aux alouettes dont il est l'objet. Finalement on est encore à l'époque des babioles séduisantes pour acheter des peuplades qui en ignor(ai)ent la vraie valeur. Les sociétés civiles sont ainsi dupes des sociétés capitalistes : vous n'en voulez pas mais on le fabrique quand même puisque, paradoxalement, vous en consommez !!!
On crée ici de la pollution, pour dire court, parce qu'en face la conscience est limitée (elle est aussi très limitée chez les dirigeants qui manquent dramatiquement d'éthique). Et la goutte a fait déborder le vase.... Comment faire pour s'en sortir les mains pleines (même sales) ? En pratiquant des solutions fondées sur la Nature... Eh oui c'est le contresens : user des limites de la Nature en utilisant la Nature pour compenser !!! On se fout vraiment du monde, non ? " Je prévois 1 million de tonne de CO2 généré par mes activités et je m'en greenwash puisqu'ils veulent ça avec beaucoup beaucoup d'arbres pour reconstituer des forêt viables qu'on ne coupera pas ! "
Les estimations les plus récentes considèrent que chaque année un français émet entre 10.6 et 12.8 tonnes de CO2. Si l’on considère qu’un arbre stocke 35 kg de CO2 par an (ce qui est une fourchette plutôt élevée), alors pour compenser la pollution annuelle d’un seul français, il faudrait planter près de 360 arbres. Autrement dit, chaque jour, un français émet environ autant de CO2 que ce qu’un arbre stocke en un an.
Source & suite sur https://youmatter.world/fr/arbres-stocke-carbone-combien/
Ouille ! Et il n'y a pas que des français..., il y en a des pires et des moins pires que le français ... moyen.
Le greenwashing pour se laver plus vert que vert est donc encore un miroir aux pigeons : il n'y aura jamais assez de place pour compenser notre carbone fossile à moins que la végétation reprenne tout l'espace, genre carbonifère...., et que les planctons et animaux envahissent les eaux, genre trias.
La COP, la 26 comme les autres, a dirigé le regard vers le climat en partie soumis à nos excédants de gaz carbonique. C'est bien, mais elle aura tout faux tant que le regard ne s'élargira pas (et la 27 vient de montrer le peu de foi dans un effort de changement radical).
La COP doit regarder la question du déséquilibre et non comment nous adapter pour diminuer le carbone fossile. Elle verra alors l'ombre plus noire du mal contre le mal si elle pense que le nucléaire et sa manne énergétique peut nous sauver de "notre" désastre techno-évolutif, si elle pense que planter des arbres pour stocker le carbone suffit (c'est vraiment idiot comme raisonnement à long terme !!!)
La Nature n'est pas une solution à nos problèmes. La seule solution réside en nous consommateurs (les fournisseurs, contraints et forcés, suivront).
Les états ne vont pas aimer.... baisse de consommation = baisse de revenus pour eux donc baisse de services publics, de défense, de dépenses de santé, d'allocation chômage, etc., etc.. Ce qui leur faut, aux états, c'est du courage pour concentrer les efforts sur le local, la proximité, le circuit-court et moins pousser à la consommation (de plus en maintenant des salaires, donc du pouvoir d'achat, cultivant l'endettement) afin d'aller vers le vrai durable (pas comme le plastique ou le déchet nucléaire), un développement soutenable entre nos besoins absolus et les possibilités de la nature.
Bref, un nouveau paradigme pour un nouveau monde à partir d'un nouvel élan.
Des réformateurs éthiques au lieu de conservateurs tripatouilleurs...