30-11-2022 : catégorie neuroscience étiquetée réductionnisme, obscurantisme
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Le cœur du sujet

Je ne suis pas spécialiste ; j'observe la technique (voir partie 1) et les circonstances (sujet ET environnement). Nous allons rencontrer ici certaines réflexions à propos desquelles je laisse à chacun le souci du détail, de creuser plus loin et d'observer à son tour.

Le but des neuroscience est sans équivoque possible l'étude du cerveau jusque dans ces prolongations nerveux jusqu'à la pointe des gros orteils... (nous reviendrons sur ce schéma). Cette étude du système nerveux doit mener à mieux comprendre l'humain. C'est là qu'il y a un premier accroc, une première limite à laquelle on se confronte et qu'il faut absolument garder présente à l'esprit : on parle non de l'humain mais seulement de son corps, de sa physico-chimie, seulement de cela. On réduit tout, émotions, volonté, psychisme, etc. à un tas de viande et pire maintenant à un tas de molécules quand ce n'est pas d'atomes ! Pioché au hasard sur le web :

Apprendre les neurosciences permet de comprendre et d'enseigner en retour des techniques novatrices de gestion des émotions ou du stress.

Il ne s'agit pas d'une citation d'autorité... (source : Comment se former aux neurosciences, publié le 03 Février 2022 par l'équipe MaFormation).


Pour moi, technique, gestion sont depuis longtemps des mots de mécanique rencontrer lors de mes formations initiales en DUT génie mécanique et d'ingénieur à l'ENI Tarbes (étiqueté fabrication et construction mécaniques si ma mémoire est encore bonne, études interrompues). Depuis j'ai appris à rencontrer ... le vivant, pas la thérapie ni la biologie mais le Vivant en tant que milieu, acteur bien moins "logique" qu'un moteur voire le pilote d'une machine.

Cela ne m'empêche pas d'avouer sans aucune honte que plonger dans les approches neurolistiques est absolument passionnant ! merci à cette science tout de même réductrice.

Une science réductrice ?

Champignon : oreille de Judas

Regardons par exemple une oreille de Judas comme sur l'image : qu'y a-t-il de logique ? Rien d'apparent :

  • Aucune mobilité autrement que comme un feuillage agité par un courant d'air.
  • Un nom qui n'a rien à voir avec une fonction d'écoute.
  • Etc., etc..
Rien n'est déductible de ce qu'on perçoit. Peut-on démonter la chose pour en connaître l'intérieur ? Non, pas vraiment ou pas partout, le risque est grand de sacrifier l'objet de notre investigation.

Avec le cerveau ou les nerfs, c'est pareil. Si on veut en savoir plus il faut que ce soit in situ et si possible in action... C'est là que la technique se révèle efficace : on arrive à voir le dedans sans le sacrifier.

On voit ce qui se passe. En fait on manifeste de manière un changement de quelque chose sous l'effet d'une cause offerte par une action directe (stimuli) ou par une action volontaire du sujet (penser au dernier chou à la crème qu'il a ingurgité p.e.). Mais là encore on ne voit pas comment le sujet (ré)agit pour ressentir et se mobiliser dans le premier cas ou pour penser (ou se représenter) comme dans le second cas.

Si je mets de l'essence dans le réservoir qui sert à alimenter un moteur et je lance ce dernier pour qu'il continue à s'alimenter en carburant qui le fera tourner, je constate sans faille que si "je" n'est pas actif... eh bien rien ne se passera. Pourquoi ? Simplement parce qu'une mécanique n'a rien de vivant malgré tous les capteurs dont je peux la barder pour qu'elle s'exprime.

Regarder l'oreille de Judas ou toute autre "chose" du vivant ne montre pas grand-chose de ce qui la "motive". Car il y a un motif derrière chaque action. La mécanique physicochimique travaille dans l'oreille de Judas parce que celle-ci est ... vivante.

Myxomycète : le blob

Ce blob se nourrit croît et se déplace, il meurt aussi. En soi, en lui donc, il porte sa motivation et celle-ci n'appartient pas à sa physicochimie. Celle-ci ne sait pas faire lui un être qui nous interroge. Il nous interroge parce qu'il vit... sans rien afficher de son mystère : être une unique (macro)cellule avec une multitude de cœurs (noyaux).

Quelques briques de vivant (protéines) naissant d'une alchimie fortuite ne font pas le vivant.

Contrairement à ce que l'on tente de nous expliquer à longueur de magazines et d'antenne, il n'y a pas de mécanique du vivant. Le terme de mécanique dans le vivant trouve sa place au niveau des mâchoires ou des mandibules, des membres, des moyens de préhension, et encore seulement dans les rapports squelettiques (ino- ou exo-)  en gros, la mécanique joue à travers ce qui subsiste après la mort tant que les ligaments maintiennent une cohésion. Mais en fait dès que la vie se retire du muscle, plus rien de mécanique n'est jouable depuis l'intérieur le corps devient pantin, ce qui tenait les ficelles (l'être) s'est absenté...

Les sciences du système nerveux

Si donc l'on réduit un corps vivant à sa part mécanique, alors la science des capteurs accompagnée de celle des mécanismes physicochimiques et autres principes moteurs peut théoriser autant que faire ce peut. Maintenant que nous avons construit des disques durs, des mémoires mortes et d'autres volatiles alors les théories possibles ont une extravagante possibilité d'écho... Le cerveau code-t-il en binaire ?... En ternaire ?... En hexadécimal ?... En, hum, Python (cerveau reptilien) ? Joue-t-il du Java ou de la Jazz ?...

Hors toute plaisanterie, il s'agit de deviner ici ce qui manque à nos façons de voir, nos théories. Il manque la vision globale. Il me semble que l'on plébiscite le cerveau comme la centrale de pilotage du corps... Si un soi-disant nerf moteur commande tel ou tel muscle, on ne peut ignorer la question : qui commande la commande ? Qui formule l'intention de mouvoir ou réagir ?

Je travaille souvent le bois, la pierre, le métal avec des machines en rotation rapide. Il va de soi que des morceaux giclent de toute part. Lorsque j'ai des lunettes mes yeux réagissent souvent comme si je ne les avais pas, la différence étant simplement qu'elles me fournissent le moyen de limiter grandement les atteintes, voire les blessures. Dès lors que je me détends dans la confiance que je peux avoir envers les moyens de protection, je ferme un peu moins souvent les yeux. Mes yeux n'ont aucune appréhension... c'est moi qui en ai. Ils ne se ferment pas, je les ferme. S'il y a atteinte, c'est moi qui vais souffrir, pas mes yeux car si d'une certaine manière ils sont concernés par la blessure et vont devoir y faire face (reconstruction) avec les moyens cellulaires du bord, la douleur ne leur appartient en rien, et mon cerveau ne souffrira pas davantage !

Gérer le stress et les émotions fait partie de mon histoire, et je ne peux me reposer sur mon cerveau pour écarter ou appeler ce qui me cause des soucis ou m'apporte des plaisirs, etc.. Pour cela je peux avoir recours à des drogues (médicamenteuses ou stupéfiantes) qui vont palier les éventuelles défaillances glandulaires ou vitales et dans ces cas je me retire du processus corporel, je m'endors, je m'oublie. C'est souvent plus simple que de se dominer...

Surtout là où notre être est peut-être mis à mal en plus dans sa psychologie voire son psychisme (peur, phobie, déni, etc.) cela peut être un pis-aller passager... pour un mieux-aller ; mais la solution extérieure restera toujours corporelle quoi qu'il en soit et nous devrons toujours finir par un travail sur soi si l'on veut que des choses s'améliorent à long terme (et la science ne nous aide guère en ce sens).

La neuroscience peut me montrer mes ressources possibles : il suffit de générer des endorphines, morphines et autres ocytocines ou adrénalines pour répondre aux événements de la vie. Cela peut-être des stimulants, des apaisants que mon corps est capable de produire dans le meilleur des cas ou des intrants pharmaceutiques dans le moins naturel des cas, et cela peut aussi relever d'un travail sur soi, c'est-à-dire une approche directe de notre relation d'une part au monde et de l'autre à notre corporéité... car nous ne sommes enfermés ni d'un côté ni de l'autre. D'ailleurs la science mise sans doute beaucoup sur la neuroscience pour trouver où se situe notre "être"... C'est une croyance comme une autre que d'imaginer qu'il est dans la botte de foin !


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