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Ne sommes-nous pas le jouet d’une illusion ? Un instant notre raison doute du témoignage des yeux. L’invraisemblable est devenu la réalité.
[Source : En patrouille sur la côte nord du Spitzberg par Fredrik RAMM]
l'âme, enfermée dans la prison obscure de son corps, ne peut rien connaître par elle-même de ce qui se passe au-dehors ; elle n'en connaît que ce qui lui est révélé par ses agents : les yeux, les oreilles, etc. […] L'esprit ne reçoit la matière de toutes ses pensées que par les sens et ne peut remplir sa fonction de penser que par l'intermédiaire de la sensation interne, c'est-à-dire en contemplant les images (= espèces, simulacres) des objets […] L'esprit ne reçoit la matière de toutes ses pensées que par les sens et ne peut remplir sa fonction de penser que par l'intermédiaire de la sensation interne, c'est-à-dire en contemplant les images (= espèces, simulacres) des objets.
[Coménius (1572 – 1670), philosophe, grammairien et pédagogue morave.
Source : Chapitre 4. Le Rôle des sens dans la Connaissance [paragraphe 56] d’Étienne Krotki : Former l’homme, l’éducation selon Comenius.]
On sait depuis Platon que nos sens nous trompent ; « mais la façon dont le cerveau nous dissimule cette tromperie n’a, elle, été démasquée que très récemment. » Ce n’est que dans les années 1990 que des études ont commencé à révéler comment se crée l’illusion d’une perception parfaite, commente Michael Cohen, professeur en sciences cognitives. [Source : Science et Vie.]
Au fil des siècles l’humain appréhende le Réel. Il le fait tout d’abord par sa réalité sur laquelle les sens sont comme des fenêtres ouvertes. La réalité, c’est-à-dire ce qui est réalisé, est un Réel passé, un présent qui est entériné et acquis pour l’éternité des faits. Puis l’intelligence humaine, le jugement analyse les représentations formées intérieurement, elle décortique, déplie le perçu pour en faire un tableau explicatif ; ainsi on établit des relations de cause à effet selon ce qui objectivable, ou la version la plus envisageable parmi celles déjà posées, d’une justification théorique des faits.
Aujourd’hui nos capacités d’analyse ne sont même plus vraiment de notre fait. La machine se charge d’observer des milliards de données quand nous ne sommes capables avec notre intelligence d’en mettre que quelques unes en rapport. Avantage de la machine : celle-ci n’est pas soumise à une subjectivité interne ; quoi que… puisque ce sont des humains qui créent des machines en fonctions des avancées qu’ils font et sont dites objectives (académiques, scientifiques).
Tout ce qu’on sait du ciel par exemple vient de ce que nos yeux technologiques... nous transmettent et ce sur quoi la capacité d’analyse artificielle veut bien cibler. Il suffit d’avoir foi en la machine qui complète nos imperfections. Mais où est l’intuition dans la machine ? Quelle est la capacité d’inspiration de la machine ? Un artiste n’est-il pas cent fois plus ouvert que la machine ? L’humain n’est-il pas le plus capable d’émettre des suppositions sur la base de "rien" ou pas grand’ chose là où la machine ne pourra qu’éventuellement trouver un rapport algorithmique.
La machine voit l’invisible, soit ! Elle qui ne voit objectivement rien voit (!) les UV par exemple pour lesquels nos yeux d’humain ne sont pas faits. [Plonger dans l’univers des fausses et vraies, voire fausses vraies ou vraies fausses couleurs de l’astrophysique avec le blog de Bernard Valeur].
Mais cet invisible qu’elle va nous rendre visible pour qu’on y accède revêt-il alors le sens qu’il possède dans le Réel ? Je n’en suis pas sûr du tout… alors comment puis-je me dire que les conclusions tirées de quelques chimères habilement formées peuvent avoir le sens qu’on leur octroie, voire même qu’elles puissent avoir un sens quelconque dans ce cadre prédéterminé par une âme humaine ? D’où vient le bleu du ciel ? (Et subsidiairement où existe-t-il ?…)
La lumière dite ‘visible’, celle qui nous permet de percevoir les couleurs dans l’espace, n’est qu’une portion de l’étendue du rayonnement électromagnétique, soit, la belle affaire !
Le côté bleu du spectre qui s’ouvre sur un domaine chimique (à travers les UV) peut-il être dans cet obscur à notre vue de même nature que le côté rouge qui lui s’ouvre dans le sien sur un domaine calorique (les IR).
Ne nous aveuglons-nous pas dans la confiance en nos théories ? (Cette image n'est pas un scoop dans l'étude la diffraction, je n'ai fait qu'adapter ce que Goethe a montré au monde lorsqu'il s'est intéressé aux travaux de Newton (oui, l'allemand JWvGoethe, celui du Faust et bien d'autres œuvres, dont beaucoup à valeur scientifique). Mais avouons que non seulement il n'était pas mathématicien mais qu'avec son expérience version simplifiée de celle de Newton on ne peut plus guère parler de longueurs d'onde...
Sur Terre est hors théorie, expérimentalement, donc, et avec nos yeux, si on chauffe de plus en plus un objet, quelque soit sa couleur, il devient éclatant, pas rouge, orange jaune vert. Le jaune se mue en éclat total. Cela signifie pour notre expérience que ce qui était jusque-là matière se fond dans l’espace (solide (éventuellement) ? vapeur ? lumière), cela s’y disperse, abandonnant non seulement le monde de la couleur mais aussi celui de la forme. L’objet ne connaît plus aucun état d’intériorité. N’ayant plus de surface, il abandonne tout contraste, toute démarque avec l’environnement, voire avant de disparaître totalement, il ne peut plus rayonner lui même : c’est le "vrai" corps noir vu en tant que réalité… un corps qui n’existe plus donc pas bien qu’il ait eu existé !
Mais dans le ciel, lointain, très lointain, hors de portée de vue, là où nul œil ne peut se poser, dans une partie intimiste de l’espace, là où la plus forte acuité est incapable de perception, la machine "voit" la réalité… : c’est bleu clair, c’est donc très chaud 25 000 K sur le calibre qui atteint l’infini encore dans les cyans s’assombrissant (voir illustration).
La théorie complexe permet de (sa)voir ce qui se passe (peut-être) à l’intérieur des choses. Par exemple notre soleil possède une température de 5800 K*. On pense qu’il doit y avoir 6 millions de kelvins à la limite du cœur et 2 millions pour la zone dite radiative. Quant à la zone convective, elle, connaît des écarts considérables (passant donc de 2 millions de kelvins à 5.800 en surface). Puis la température baissent jusqu’à 4.000 degrés kelvins au niveau de la chromosphère comme on peut s’y attendre vu le froid cosmique environnant, mais elle remontent apparemment dans la couronne pour atteindre de nouveau plusieurs millions de degrés. [Source : Science et Avenir.]