Miroir gracieux
Où s’admirent les étoiles
L’étang est en paix
Hormis la fuite inquiète d’une grenouille verte
Ou une turbulence trahissant une carpe
Rien ne trouble l’étang sinon le matin calme
Découvrant son aube qui déchire l’obscur
Aidée du poids de l’air, des corolles fermées
Et des parfums flottants. Le miroir est parfait.
Les oiseaux font silence. Le renard n’ose boire.
Les chiroptères ne zèbrent plus l’air paisible.
La hulotte suspend et son vol et son cri.
Un lièvre admire, un chat s’étire, un cerf médite.
Tout vibre en respirant, tout transpire la vie.
Dans l’image, rien ne bouge, si ce n’est quelques brumes
Où sylphes et ondines, salamandres et gnomes
Semblent s’alimenter de cette heureuse paix.
La Terre est au ciel
Le plus parfait des miroirs.
Vie, calme, volupté.