Notre monde actuel souffre d’un mal d’énergie… technologique, physique et psychique.
Côté individuel (« à fond la forme ? ») et psychique (« je me sens bien sur tous les plans ») chacun peut chercher comment répondre, comment se reprendre, comment en faire profiter son entourage sans devenir pesant, etc..
Côté technologique, ça ne va pas fort ! La découverte de la radioactivité et de son incroyable potentiel énergétique a débridé tous les fantasmes et donc tout pourrait être permis ! Les opportunistes en profitent pour inonder les marchés : oui mais à quel prix et avec quelle dépense d’énergie 1 et 2 ? Les raisonnables désespèrent de trouver une solution viable, et les conscients ont du mal à trouver la sobriété dont ils rêvent.
Le pétrole est relativement accessible mais cette manne aura un jour une fin donc on accepte tant bien que mal qu’il va falloir s’en passer… la fin de la manne nucléaire permet de son côté des rêves plus ambitieux, d’autant que le nucléaire est pompeusement qualifié de non carboné (si l’on oublie tout de l’extraction du minerai jusqu’au début de la mise en service, en passant par une construction de central qui n’a absolument rien de décarboné, et de ce qui relèvera ensuite du démantèlement sur quoi on s’abstient encore bien trop de s’interroger  ;; et ne parlons pas des déchets…).
Pour faire rouler une voiture à l’électricité, il faut… de l’électricité ! Seulement voilà, les batteries ne STOCKENT pas d'électricité, elles en CRÉENT pendant leur décharge sur la base des transformations électrochimiques subies pendant la charge, transformation que la décharge va exploiter. Donc création oui, mais qui n’est pas à partir de rien bien entendu.
Cette charge de la batterie implique une perte : la batterie soumise au chargeur chauffe de même que ce dernier. Ce qu’on perd avec cette chaleur qui se disperse c’est du potentiel énergétique (éventuellement récupérable via par exemple une pompe à chaleur qui va consommer de l’énergie pour sa propre activité, en perdre une partie par dégagement de chaleur (indispensable3), et en rendre une sous forme de chaleur récupérable.
À l’utilisation, la batterie qui va devoir générer le courant chauffe… et le moteur qui encaisse ce courant pour créer un mouvement de rotation des roues chauffe…
Généralement toutes ces chauffes sont perdues dans l’atmosphère (qui donc se réchauffe à chaque étape, et oui, il n’y a pas que l’augmentation du taux de gaz carbonique)…
Bref si on veut de l'énergie dans le monde physique, il faut la tirer de quelque part, et ce sera TOUJOURS au détriment de quelque chose. Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme nous a appris Lavoisier qui regardait le monde physique avec acuité à travers des outils physiques. Et dans ce monde précis (physique), il a raison si l’on prend en compte l’aspect limité du monde matériel et que tout va être question de permutations chimiques. [Notons que l’observation du monde à travers des outils construits sur la base du monde physique ne sentent que le physique…]
Toute l’idée d’un Big Bang s’appuie à la fois sur cette citation lavoisienne et sur la loi de conservation de l’énergie de Mayer (première loi de la thermodynamique ; intéressant : Mayer était médecin…). Et là aussi tout est question de transformation. L’énergie physique au même titre que la matière (physique donc) est une chose qui se conserve, indestructible, une propriété de l’univers matériel.
Dès que l’on sort du monde matériel c’est peut-être différent : un chat et une chatte se rencontre, il en naît des chatons… leur matérialité vient indiscutablement de l’environnement matériel, leur énergie vient a priori tout aussi indiscutablement du même environnement. De leur côté, fantaisie, taches, vie même ne viennent pas d’ailleurs que d’eux-mêmes, le rien et le tout de Lavoisier sont donc à bien garder dans le monde physique, ou, plus justement, le monde physico-chimique. [Le style de tache appartient à l’espèce, mais pas les taches… mais ne nous perdons pas dans des sujets exotiques.]
Lavoisier a apporté des idées, des concepts, avec lesquels on a pu créer des choses qui matériellement et énergétiquement tiraient comme encore aujourd’hui leur substantialité du monde physique dont elles utilisent les lois. Avant lui, Papin avec sa machine à vapeur était sorti du quotidien en jouant sur quelque chose qu’on ne voyait pas… : la pression, pression qui a permis à Lavoisier de poser des lois d’équilibre entre pression, volume et température (lois des gaz parfaits), Papin était aussi dans le monde physique.
Aujourd’hui on a extrapolé tout cela à l’infini de l’univers en terme d’espace et de temps, enfin d’espace-temps car la notion de temps est encore bien trouble, voire plus accessoire que réelle. Cela nous a menés à une prise de conscience (c’est déjà ça) : la planète a un potentiel limité et on vit à crédit (= on emprunte sur l’avenir, avenir hypothétique qu’on hypothèque donc...) depuis le 1er août 2024 (on avait déjà à cette date consommé les ressources alimentaires annuellement potentielle de la planète ; en 2023 c’était le 2 août, en 2000 le 23 septembre et en 1970 le 29 décembre). En gros, on a beaucoup, beaucoup de mal à faire des progrès, on aimerait bien que les autres en fassent car on a ses raisons que la raison n’a pas… Donc on dit « rien ne se crée, rien ne se perd etc. » mais on n’en tient pas compte…
Bref. On nous parle aussi d’énergies renouvelables… qui ne le sont pas ! Le solaire thermique et photovoltaïque ne sont pas renouvelables, le soleil les dispense sans compter, certes, et au quotidien, nous les consommons, les transformons (capteurs ou panneaux) ; le vent courra toujours autour de la planète et fera toujours tourner les éoliennes, au moins tant qu’il y aura du soleil pour activer l’atmosphère et (ET) les matériaux nécessaires à la construction et utilisation des centrales…
L’énergie n’est pas renouvelable mais transformable. Un radiateur grille-pain de 1kW chauffe de l’air avec ce kW c’est indubitable mais si vous voulez chauffer votre eau pour vous faire un thé avec cet air chauffé… il va falloir trouver une astuce de concentration de la chaleur (ça s’appelle pompe à chaleur, c’est déjà inventé). Vous allez vite comprendre que vous auriez tôt fait d’utiliser de kW pour chauffer directement votre eau, car la pompe à chaleur va aussi utiliser des kW pour assumer son rôle (et beaucoup si vous espérez de l’eau bouillante…). Vous allez aussi comprendre qu’il faut apporter plus de chaleur que ce qu’en perd votre bouilloire qui chauffe et votre théière qui chauffe votre tasse qui vous réchauffe… Selon l’emplacement choisi pour toute votre installation, vous allez encore perdre de la chaleur en fonction du défaut d’isolement des moyens de transport de la chaleur eux-mêmes mais aussi de l’environnement… Bref plus on s’éloigne de la source et moins la chose est rentable car de l’énergie se perd, se diffuse, se disperse subtilement à chacune des indispensables étapes de sa transformation…
En fait, cette perte est valable même pour l’énergie solaire, celle-ci vient du soleil, certes, mais une grande partie va retourner à l’espace où de toute façon elle se serait dispersée avec ou sans les astuces techniques humaines qui ne font que tenter de profiter de son passage au lieu dit et à l’instant T4. Nos panneaux sont piteux en terme de rendement… (le soleil offre au maximum 1 kW et nos capteurs en recueillent en sortie en gros 30 % seulement).
Donc, à ceux qui critiquent en permanence les efforts proposés par les politiques (qui veulent que les gens travaillent pour pouvoir consommer, etc.) et par les industries soumises (ou qui se soumettent volontiers) au capitalisme ambiant, je dis : faites une VRAIE proposition pour sortir des énergies directement ou indirectement carbonées (fossile) ou nucléaires, et surtout, surtout, abstenez-vous de consommer, d’autres en profiteront !
Montrez-nous comment favoriser les circuits courts de l’énergie, fabriquez un moteur non pas intelligent, mais un moteur actif, et, sinon créateur, du moins à très haut rendement5 entre énergie introduite et énergie produite ou résultante.
Notes
Attention : on parle de kilomètres heure pour les vitesses, c’est un excès de langage et physiquement c’est faux : ce sont des km/h, kilomètre PAR heure. Ici on parle de kiloWatt heure 100kWh est l’énergie qu’on dépense avec une machine ayant une puissance de 1 kW qui fonctionne 100 h : Énergie = Puissance x Temps (alors que Vitesse = Distance / Temps pour en revenir au début du paragraphe.
1 kW = 1000 W soit 1000 J/s
1 kWh = 1 000 J/s × 3 600 s (puisque 1 h fait 3600 s)
donc 1 kWh = 3 600 000 J je vous laisse à la calculette pour passer tout kWh en J ou faire l’inverse selon ce qui vous parle.
1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Extraction_de_l%27uranium
On extrait typiquement environ 500 g de pâtée jaune par tonne de minerai. (edf, voir note suivante, annonce 1,5 à 10 kg par tonne de minerai… ce qui fait 2 à 3 fois plus, bref).
Le minerai est tout d'abord réduit mécaniquement en une poudre fine par concassage, en le faisant passer à travers une série de concasseurs et de tamis. Il est ensuite traité par diverses opérations chimiques dans des bains concentrés d'acide, de base, ou de peroxyde, afin de dégager l'uranium par dissolution : attaque chimique (oxydation, lixiviation), puis extraction du métal (échange d'ions, extraction par solvant). La pâtée jaune est obtenue par précipitation de la solution, filtration puis lavage, séchage et emballage. Le résultat est une pâte jaune dont la teneur en uranium est de 750 kg/t.
2) https://www.edf.fr/groupe-edf/espaces-dedies/jeunes-enseignants/pour-les-jeunes/lenergie-de-a-a-z/produire-de-lelectricite/luranium-le-combustible-nucleaire
1 000 t de minerai donnent de 1,5 à 10 t de yellow cake, contenant 75 % d'uranium. Le yellow cake est ensuite raffiné pour le débarrasser de ses impuretés et obtenir un uranium complètement pur.
3) Il est écrit ci-dessus indispensable. Si un moteur n’est pas refroidi, l’essence aspirée, par exemple, risque d’arriver dans la chambre de combustion déjà sous forme de vapeur, c’est-à-dire d’un carburant très faiblement concentré [pour info 18g d’eau (1 mole de molécules d’eau = 18 ml, soit un dès à coudre – les plus petits verres à shot font en France 30 ml) occupe une fois vaporisée un volume de 22, 4 litres… (on passe donc de 18 à 22400 ml ce qui fait qu’on détend l’eau liquide un peu plus de 1244 fois (22400/18) pour en faire de la vapeur)3].
La nature passe son temps à vaporiser, à solidifier et à liquéfier l’eau voire à la geler sans qu’on perçoive l’énergie en jeu : la chaleur massique de l’eau étant 4,19 kJ/kg.K (c’est-à-dire kiloJoules / kg d’eau et par degré (ici exprimés en Kelvin)), cela signifie qu’il faut fournir 4,19 kJ x 100 soit 419 kJ pour chauffer un litre d’eau de 0°C à 100°C… Et, sans élever la température (chaleur latente) il faudra que l’eau à 100°C absorbe encore 2257 kJ pour vaporiser tout ce litre d’eau (soit 5,4 fois plus que pour simplement chauffer de 0°C (à condition qu’il n’y ait plus de glace – sinon chaleur latente) à 100°C… Et en plus l’eau se vaporise à toute température (donc 2257 kJ pour vaporiser 1l déjà à 100 °C mais 2 454 kJ si ce litre est à 20 °C ou 2 501 kJ s’il est à 0°C… pour passer de 0° solide (glace) à 0°liquide il faut 333,55 kJ par kg d’eau (solide ou liquide 1 kg c’est 1 kg...)).
5) Pour ceux qui désirent approfondir le sujet du « rendement » énergétique je vous propose cet article de ens-lyon.fr relativement accessible