2) Glissons dans le règne végétal qui se met à nu le principe de la métamorphose
(Pour les origines, voir La Métamorphose des Plantes, JW v. Goethe – depuis ce temps il n’existe à ma connaissance que des écrits s’appuyant directement sur cette base fondamentale).
Voici des développements qui ne font pas intervenir des métamorphoses mais se « contentent » de développer vers le grand jour ce qui a été impulsé dans le bouton floral :
Tout est prêt et … ça s’ouvre sans effort, enfin sans force musculaire… (bien prendre conscience de l’accélération graphique qui saccade un peu, mais sans qui on ne voit rien sans s’armer de patience… et même chez l’onagre si rapide, le mouvement ne nous apparait presque pas visuellement, il faudrait ... ralentir !).
Par contre en regardant cela (désolé pour pour la « fixité ») :
on se trouve en présence d’une suite d’étapes-métamorphoses qui semble infinie mais qu’un événement métamorphique va stopper avec la génération de l’impulsion tige, métamorphose qui projettera le futur espace floral dans les airs.
En attendant cet événement la plante de cet exemple prend son temps pour établir une base écrasante, étouffante. Chaque nouvel effort vient du bourgeon central (sommital presque sans élévation) qui attend de recevoir l’énergie de pouvoir gagner l’espace aérien. Il est intéressant de noter que les stomates (ouvertures de « l’éponge » à gaz carbonique) sont sous la feuille… on ne peut pas dire que cette plante ait envie de grandir… il lui faut d’abord s’imposer sur ce qui entoure sa racine : ce qui est dessous est littéralement étouffé ; la racine plonge un peu plus dans l’obscurité humide à chaque nouvelle génération de feuille (Vipérine). Dans le cas de notre exemple (plante bisannuelle), l’année suivante sur une base racinaire solide, le premier événement métamorphique lancera dans la verticale le nouveau système de feuilles (avec étapes-métamorphoses), l’événement suivant impulsera la formation florale (ici avec série d’étapes-métamorphoses des feuilles jusqu'aux pétales).
Vipérine vulgaire, variété Wierzbickii
Poursuivons. Comme ci-dessus, l’étape-métamorphose se retrouve aussi dans la croissance de la plupart des tiges à chaque alternance nœud/tige qui répète inlassablement la même feuille, la même séquence, puis tout à coup franchit un nouveau pas sous l’effet d’un événement métamorphique apportant l’impulsion fleur.
Chez le cerisier, qu’on voit fleurir sans feuille en avril, le cycle est malgré tout le même (feuilles puis fleurs) ; il faut passer l’hiver pour qu’éclate la floraison, en dormance depuis l’été précédent. L’événement métamorphique a généré la fleur en bourgeon et rien ne s’est produit pendant plusieurs mois, pourtant la fleur est prête !
On trouve aussi des suites d’étapes-métamorphoses où chaque étape reçoit une modification de l’impulsion comme dans les feuilles du pissenlit (dent de lion) ou comme ci-après du séneçon vulgaire :
Éléments du séneçon vulgaire (Otto Wilhelm Thomé: Flora von Deutschland, Österreich und der Schweiz (1885) – Permission granted to use under GFDL by Kurt Stueber. Source: www.biolib.de)
Les feuilles se sculptent de plus en plus au fur et à mesure qu’on se dirige vers la floraison. La matière semble se retirer à chaque étape pour préparer l’étape qui autorisera la génération d’un nouvel être.
3) On peut aussi regarder les métamorphoses animale et humaine…
Les formes animales coulent-elles l’une dans l’autre, comme le montre le darwinisme, à la mode d’un végétal mais sur plusieurs générations ? Rien n’est moins sûr.
Chez les vertébrés, la métamorphose est inscrite en un seul lieu et temps, le « reste » est affaire de croissance : elle est spatialement dans le squelette qui contient et assure la forme de l’espèce.
Elle est aussi dans une autre dimension, temporelle cette fois, le temps de la vie transformant l’espace selon le besoin de l’espèce :
chez l’insecte : œuf, larve, imago,
chez les autres animaux vertébrés ou non : enfance (+ adolescence) -|chute des dents le cas échéant (+ maturité sexuelle)|- maturité,
chez l’humain : petite enfance -|chute des dents|- enfance -|maturation sexuelle|- adolescence -|conscience de soi ?|- maturité -|???|- sénilité.
Chez la plante la nature peut générer des redéparts… la fleur donnant naissance à une sorte de nouvelle plante, chez l’humain aussi … les événements de la vie peuvent générer des transformation radicales sinon au niveau osseux où les choses sont relativement fixées, au moins dans les modifications de l’être (ce qui a très peu de chance de pouvoir se produire chez l’animal !).
Chez la plante on peut aussi sauter des étapes : feuille -> feuille plantule avec racines qui tombe et s’ancre sans graine tel le troublant Kalanchoe daigremontania :
Plutôt que de simplement constater les faits, il importe de décrypter le dynamisme qui permet de passer d’un fait à l’autre, il faut s’appuyer sur l’espace qui existe entre deux images de bande dessiné : là est la pensée de l’auteur, pas dans le dessin avant ou après ni dans les bulles de dialogue… Lorsque la science trouvera accès à la métamorphose, lorsque pointera une science de la métamorphose, alors une vraie science du Vivant pourra commencer à nous parler de lui. C’est en ouvrant « l’instant » de la métamorphose qu’on ouvre la porte du Vivant pour entrer dans sa mesure et sortir de sa seule apparence, et « en même temps » le temps sort de sa condition de dimension secondaire…L’association scIence travaille dans ce sens, et cela directement à partir, non pas du vivant, mais bien du … physique !
Article complémentaire : Trois Jeux de Métamorphose
L'autrice, Anna Spampinato, y montre la mare comme un placenta. Original.
NOTES
[1] – Division cellulaire : le terme de division ne parle que de scission (on voit le gâteau qu’on coupe). Je préfère celui de multiplication (où un gâteau devient deux…) plus explicite et réaliste que ceux de segmentation ou clivage scientifiquement adoptés. Ces derniers ne considèrent que de césure, sans doute parce que l’image forte est celle d’une séparation ; c’est ce qu’on retient au lieu d'y voir la fusion avec d'autres au sein d'un ensemble organique.
La première idée de l’agrochimie était en soi une bonne chose : recycler ce qui sans l’idée fumeuse des engrais aurait été voué à destruction : les stocks colossaux de nitrates destinés à la production d’explosifs. Voici un recyclage vert possible tout à fait opportun : l’apport de nitrate à la terre qui jusque-là se faisait à partir du lisier et autres fumures ! Et comme il n’y a plus beaucoup d’élevage qui est en reconstruction et pour lequel il faut du temps et beaucoup, beaucoup, beaucoup de végétaux… il va falloir augmenter les rendements !
La chose aurait du rester provisoire… mais l’aubaine était trop forte de l’imposer comme une évidence : « on ne peut se passer d’engrais minéraux » – même si la nature fait ça très bien en trouvant ce dont elle a besoin là où elle pousse, quitte à ne plus pousser… Mais si on veut du maïs là où il n’y a pas assez de truc machin chose, alors il suffit d’en ajouter ; la manne ne peut provenir que leur action.
Aidée par des sélections juteuses, aidée par des aides facilités aux investissements (crédit agricole), aidée par la cupidité plus que par la réflexion, la chose qu’est l’agrochimie va devenir en quelques années la norme mondiale qui conduira l’agriculture conventionnelle à devenir un à-côté original, pré-moderne si ce n’est archaïque.
Eh oui le bio, culture naïve des temps passés, a été poussé par la science qui a su montrer où étaient les solutions de salut en évitant, malgré elle je pense, de se dire que l’on devait aussi pouvoir améliorer la culture traditionnelle (les anciens l’ont bien fait en faisant grossir les racines de betteraves, carottes et autres, en multipliant les grains sur les épis de céréales, en faisant « gonfler » les fruits sauvages).
La culture agrochimique est devenue… traditionnelle en quelques 3 décennies !!!
Pourquoi cultiver et consommer Bio ?
Pour conserver le poissons on le sale, c’est bien connu. Il se dessèche et les processus biologiques de déconstruction du vivant qui ont besoin d’eau ne peuvent plus agir.
Mais on ne peut pas manger que du poissons séchés sans risquer une certaine désalimentation… d’autant que s’il est salé, ce sel devra trouver une ressource pour passer être évacué… cette ressource c’est leau, et celle que le morceau de poisson salé a à sa disposition une fois dans votre bouche, c’est l’eau de votre corps (ce dernier aime bien le sodium mais point trop en faut…).
Le grain est sec lui aussi, mais il a perdu son eau naturellement, lors de sa maturation. C’est un peu comme si cette maturation avait ralenti au maximum les processus vivants pour qu’ils n’agissent plus dans le cycle : le pouvoir germinateur peut être prolongé chez le végétal (pas comme le pouvoir reproducteur chez l’animal…).
On tue le vivant animal pour conserver l’aliment qu’il représente alors que le végétal dévitalise lui-même son potentiel de vie pour échapper à l’œuvre du temps « vivant ».
En cultivant les sols avec l’agrochimie, on les nourrit de minéraux dont la vie n’a que faire, des minéraux que les microorganismes du sol ne peuvent accueillir car eux ils ont besoin de minéraux déjà vivifiés par le végétal pour vivre. On sale la terre avec les engrais chimiques, on la dévitalise avec les pesticides (tous les trucs en -cide), on en fait un … minéral !
Notre corps « consomme » un seul minéral, le sel, il n’a que faire des engrais minéraux, et les pesticides (chimie minérale) sont tous des poisons (la nature le montre !).
Mais cela va plus loin, les terres cultivées en agrochimie se minéralisant, ceux qui consomment aussi ce qui pousse sur des terres à tendance minéralisante se minéralisent aussi.
Il faudra sans doute plusieurs générations (on en est déjà le 3e !) pour se rendre compte des impacts de cette minéralisation lente (tendance vers l’inertie)…
Les analyses chimiques organiques qui regardent les molécules sont aveugles à ce que veut dire ce mot « minéralisation » et n’arrivent donc pas à conclure que le bio est mieux que le chimique…
Vous pourriez même en arriver à être capable de copier le grain de blé dont nous parlions lus haut par l’art de nos émérites chimistes… mais si c’était le cas ce grain fabriqué, composé, composite serait stérile. L’image du grain de blé notre corps n’en a cure ; il veut du réel, patiemment élaboré par le vivant lui-même car ce qui compte pour lui ce sont les forces de vie inscrites dans le grain de blé, les forces du vivant qui n’auront pas été étouffées, desséchées par les engrais minéraux.
« Pensez-y… Vraiment, il faut faire un effort et dépasser à peine un peu la logique minérale. Allez… oui, vous allez y arriver ! Voilà l’évidence s’affirme : ce qui vous nourrit ce ne sont pas les molécules et encore moins les atomes mais, au minimum, ce qui a été capable mettre en œuvre ces molécules. »
Si on n’arrive pas à comprendre cette évidence, c’est sans doute parce qu’on est encore trop endoctriné par certaines théories comme celle qui professe que rien ne se crée et que tout se transforme, ou celle laborieusement acquise qui dit que 1+1 = 2.
[1 + 1 = 2, c'est vrai bien sûr mais pas toujours, bien des familles le savent : 1 + 1 fait parfois rien, d'autres fois un, quelque fois des jumeaux... On apprend 1 + 1 = 2 mais on n'apprend rarement (sauf dans les écoles Waldorf mais sans entrer dans la subtilité philosophique de la chose) que le 2 existe par lui-même et qu'il est un point de départ pour s'apercevoir qu'il peut être vu comme 1 + 1 (et au bout de quelques cours il ya toujours un élève qui dit que 2 c'est aussi 7 - 5...). 1 + 1 = 2 est du capitalisme... 2 = 1 + 1 est du partage...]
Le vivant est un peu comme ce qui est écrit entre crochets ci-dessus. Il n’est pas construit comme la fable de la soupe primitive veut bien nous le faire croire, il est celui qui compose à partir ce qu’on lui offre…
Si on lui offre trop de sels (nitrates, etc.) qui n’ont pas connu le vivant, le vivant ne saura plus faire de nous que des statut de sels… Consommer agrochimique, c’est gaver la machine corps, consommer bio, c’est entretenir notre vie… On l’a fait pendant des millénaires et on veut nous faire croire le contraire, allons donc !
L’après-guerre (mondiale) est fini, il serait tant d’atterrir ! comment a-t-on atterri ? c’est simple en cassant le train d’atterrissage et en fermant la chair de microbiologie des sols dans les universités !!! (Voir pour ça le couple Lydia et Claude Bourguignon – http://www.lams-21.com/artc/1/fr/)
Terminons avec un peu de mystère, beaucoup d’espoir, de l’ouverture et surtout des actes !
Bon appétit (ou bonne chance comme propose de dire Pierre Rabhi).
Patrick Roussel
PS 1 : le bio est devenu « le bio » labellisé qu’on étiquette alors qu’on devrait étiqueter le non bio ! (On annonce généralement attention, danger, et non attention, bon pour la vie…).
PS 2 : le bio est devenu le bio, voire la bio, au moment où l’on s’est interrogé sur les engrais chimiques. C'était bien après à la fois la première guerre et les efforts de Rudolf Steiner, en 1924, pour appeler les consciences à observer l’appauvrissement et la faiblesse des sols dans leur potentiel de vie et, conséquemment, des cultures, donc de l’alimentation. La biodynamie est née ainsi, avant que cela (les conditions de la terre) ne devienne critique. À cette époque, Steiner a donné des indications fort peu justifiées, et il disait déjà qu’il fallait faire, faire, faire et prendre le temps de comprendre après. On est loin de pouvoir prendre le temps de comprendre ce que font les préparations biodynamiques mais ceux qui cultivent en biodynamie ou ceux qui en consomment les fruits savent que les résultats produits sont qualitativement probants. La chimie, qui ne voit pas plus loin que le bout de sa lorgnette minérale, ne voit donc rien, enfin , pas de différence quantitative.
Elle ne voit même pas que la biodynamie est capable de réveiller des sols très pauvres pour qu’ils portent des fruits, et cela sans apport minéraux quantitatif !
Le wiki de Paradigme dit « Un paradigme est une représentation du monde, une manière de voir les choses, un modèle cohérent de vision du monde qui repose sur une base définie (matrice disciplinaire, modèle théorique ou courant de pensée). C’est une forme de rail de la pensée dont les lois ne doivent pas être confondues avec celles d’un autre paradigme et qui, le cas échéant, peuvent aussi faire obstacle à l’introduction de nouvelles solutions mieux adaptées. »
A. − GRAMMAIRE : Ensemble des formes que peut prendre un élément (généralement un mot).
B. −LINGUISTIQUE. Ensemble des unités d’un certain type apparaissant dans un même contexte et qui sont de ce fait dans un rapport d’opposition, de substituabilité (p.oppos. à syntagme).
C. −ÉPISTÉMOLOGIE. Conception théorique dominante ayant cours à une certaine époque dans une communauté scientifique donnée, qui fonde les types d’explication envisageables, et les types de faits à découvrir dans une science donnée.
On pourrait croire que seul l’alinéa c.) est censé concerner la science mais il faut bien lire les deux autres propositions :
le a) nous parle d’un ensemble de formes ;
le b) d’un ensemble des unités d’un certain type (donc de formes).
Mises en commun ces définitions nous proposent Des ensembles en a) et b) qui s’opposent à une conception dominante et de surcroît théorique en c)…
Le flou lexical rejoint donc le flou wikipédien (néologisme)… Mais si la conception dominante de l’un s’accorde bien avec le rail de pensée de l’autre… on peut se poser la question : est-ce le bon chemin ?
Car en fait, que veut-on avec un changement de paradigme ? C’est sans doute une question encore préalable aux deux premières…
Ceux qui suivent ce blog le savent, je n’aime pas jouer avec les arguments des autres comme je viens de le faire, et comme en sont remplis des piles de bouquins qui abreuvent les librairies ; aussi vous me permettrez certainement de me situer à mon propre point de vue pour reprendre en sens inverse mes trois questions…
1) Pourquoi évoquer un changement de paradigme [nécessaire ?] ?
Il y a me semble-t-il deux constats qui nous imposent de voir le monde autrement :
a) Les changements de cycles que notre production, d’une certaine manière fruits de notre science, induit sur la nature, avec ici ce qu’on nomme réchauffement, et là ce qu’on mentionne comme changement climatique [et que j'évoque davantage sous la forme d'ornière climatique].
b) Une science qui, en entrant dans le sous-matériel, l’intra-matériel, devient de plus en plus théorique et s’éloigne de l’expérience simple en masquant les phénomènes par de monstrueuses machines chargées de remplacer nos incapacités perceptives analogiques (emploi du microscope à effet tunnel plus que du microscope optique pour comprendre la nature, pourtant notre lieu de vie).
Je renvoie ici chacun à sa propre méditation en proposant deux nouvelles questions (désolé) :
1) Ne s’appuie-t-on pas sur une certaine prétention de notre part d’envisager l’avenir sous une forme qui conduit à un manque de confiance en la nature ? 1
2) Comment peut-on croire qu’on se rapproche des fondements de la nature en dépassant excessivement les limites de notre perception via les simples outils analogiques ? Ne prenons-nous alors pas le risque d’en faire un château de cartes de plus en plus abstraites ? (autrement dit : jusqu’où une physique comme la mécanique quantique nous rapproche-t-elle du Réel, c’est-à-dire de ce que nous pouvons vivre et comprendre ?)
On a atteint une limite de la science, science qui a besoin de ressources nouvelles pour pouvoir avancer, c’est certain. Cela peut justifier l’intention d’une volonté de changement de paradigme.
2) Peut-on être juge et partie pour justifier un changement de paradigme ?
La réponse à cette question s’inscrit à travers deux mots : transversalité et science citoyenne.
La transversalité va faire se croiser des domaines jusque-là étrangers les uns aux autres, mais alors qui fait la synthèse ? Et comment l’organise-t-on ?
La citoyenneté s’appuyant sur du vécu, des valeurs, un attachement, du sentimentalisme, risque de ne pas avoir l’objectivité nécessaire à la juste réflexion sur les problématiques, mais elle est la première concernée, et si les choses lui sont présentées (plus qu’expliquées) à partir de différents points de vue, elle peut cibler des directions « humaines » de développement sinon trouver des solutions scientifiques à des besoins ou des nécessités.[2]
> Derrière transversalité il y a pluridisciplinarité, esprit de synthèse relationnelle, découverte des interactions.
> Derrière citoyenneté il y a l’avis de tous les véritables acteurs et profiteurs : les gens du peuple, les populations, c’est-à-dire les êtres qui vivent ensemble au sein d’un même espace (bien sûr, il faudrait intégrer les autres règnes, mais étant non pensants nous leur devons bien de fidèles représentants).
À bien regarder derrière ces deux mots on trouve les idées fondamentales de l’écologie, non au sens politique, mais au sens épistémologique, c’est-à-dire une approche des interactions humains – environnement et humains humains (ce qui, une fois dépassé l’aspect fondamental, est sensé orienter politique, production et économie…) [3].
3) Est-il possible de changer de paradigme en restant dans l’académisme ?
L’académisme de la science actuelle peut penser qu’on est à l’aube d’un paradigme nouveau, c’est tout à fait louable, et cela montre que nos têtes pensantes et savantes ont leur part d’humanité. (Voir Jean Staune : Notre existence a-t-elle un sens ? et aussi ici pour ceux qui sont pressés, ou encore si on a moyennement le temps cette vidéo concernant la fusion dite froide.
Mais ce changement doit-il être induit, lancé, donc dirigé, par la science (galiléenne) qui a plus ou moins directement conduit à cette pensée : ne doit-on pas changer de paradigme ?
Il ne s’agit pas ici de dire que la question doit être détachée des scientifiques mais bien davantage qu’elle doit, certainement, appartenir à ce qui est périphérique, satellitaire à l’académisme ‘orthodoxe’, et cela même (et surtout) pour ouvrir de nouvelles voies.
Un véritable changement de regard ne peut s’obtenir que dans un cadre non formaté, car il faut pouvoir être ouvert pour accueillir ce qui vient d’incongru, d’anodin, de singulier et se laisser interpeller par des hypothèses qui ne soient pas préjugées, ou qui ne dépendent pas du formatage de nos instruments et de la confiance qu’on place en eux.
On trouvera ainsi dans le monde commun (celui qui s’offre à tous les hommes, pas aux seuls détenteurs de la connaissance ou de l’économie), des idées nouvelles, des voies nouvelles, des idées ouvertes, des voies ouvertes.
Pour changer de paradigme, ne fait-il pas rassembler des formes scientifiques et citoyennes, abandonner les formes dominantes, mettre à plat toutes les interrogations que le monde nous soumet parce qu’il a été dérangé dans sa calme routine – parfois hoqueteuse tout de même – ?
L’anthropocène devra accuser non de nos dégâts sur la planète mais de la conscience et des actes que nous aurons déployés pour les corriger.
Bon, je sais que j’ai prêché un peu pour ma paroisse, que je suis juge et partie ; mais je sais aussi que je suis concerné en tant que citoyen par les décisions politiques d’orientation écologique [d'autant que je suis conseiller en écologie, écologue bien avant d'être, peut-être, écologiste... (ah, ces mots en -iste !!!)].
La transition énergétique dont on parle tant doit s’élargir pour devenir une transition tout court, une impulsion de métamorphose…
Alors, ultime question : vers quel paradigme devrions-nous glisser ?
Je crois que déjà, il faut se dire qu’à l’heure où nous misons tout sur le calcul, il est la « chose » dont il faut se détacher pour s’ouvrir à plus de confiance en notre sensibilité, à nos perceptions, pour croire davantage en nous-mêmes, pour retrouver un contact réel, c’est-à-dire qualitatif avec la nature, extérieure autant qu’humaine.
Le calcul doit (re)devenir un accessoire, pas une force de preuve, pas non plus une perspective (« à l’horizon 2030, … …« ). L’analyse doit laisser une place (confortable) à la synthèse dès le départ : voir large, s’ouvrir, laisser entrer le monde et le laisser décanter dans la paix.
Relire la nature dans ce qu’elle nous offre au quotidien, relire et repenser autrement, avec de nouveaux éclairages, de nouvelles perspectives, installer un nouveau paradigme, un nouveau lien à la nature, car relire c’est aussi se relier, voire se re-lier, renouveler notre attachement à notre hôte.
(extrait de « Ce que nous dit le Vert dans le spectre » – titre provisoire -, évocations sur la Lumière de la part de votre serviteur).
Allez, « bonne chance » à tous, car, ne serait-ce que :
pour contrebalancer la libéralisation et l’impunité des cultures OGM de pleins champs qui se généralisera à terme après la décision états-unienne,
ou pour faciliter la transition énergétique que tout le monde plébiscite, « tout le monde » dont beaucoup qui ne veulent pas perdre leurs investissements dans le nucléaire ou ailleurs,
etc.,
il est grand temps de changer de paradigme !
La suite du développement de ce sujet est dans un texte en format numérique (.pdf ou e-pub) pour toute contribution supérieure à 3.99€ par titre. Disponible ici.
Patrick ROUSSEL
NOTES
[1] Manque de confiance en la nature : Notre dispendieuse activité industrielle nous porte à trouver des solutions techniques pour répondre à des problèmes du Vivant, un Vivant dont on ignore tout et qu’à la limite on ne considère même pas vraiment dans son archétype, le réduisant à la somme des espèces qui composent la biodiversité.
Le volcan islandais au nom imprononçable mais heureusement inscriptible, l’Eyjafjallajökull nous a honorés d’une terrible pluie de cendres dont on perçoit après coup et tragédisme qu’elle a largement participé à fertiliser l’océan ou les champs (voir ici, et ici comme exemples) . [retour texte]
[2] Citoyenneté : Évidemment lorsqu’on arrive sur les commentaires qui émaillent par exemple cette information sur les brebis transgéniques fluorescentes on a de quoi douter d’un pouvoir quelconque de la citoyenneté. Il ne s’agit pas de demander l’avis de tous mais d’aller vers des impulsions comme celle de Jacques Testart. [retour texte]
[3] Écologie : en fait il est paradoxale, ou incongru, de séparer l’écologie environnementale de l’écologie humaine. Il ne saurait y avoir qu’une seule écologie car dans l’environnement il y a l’humain… et tout humain fait aussi partie de l’environnement des autres : La nature n’est pas l’environnement sans la nature humaine… [retour texte]
[* Sous ce lien vous trouverez un article intéressant écrit par Jean Staune de l'IUP.
L'Institut Universitaire de Paris est une association présidée, à l'heure où j'écris, par Jean-François Lambert, Trinh Xuan Thuan en est le Vice-Président et Jean Staune, le Secrétaire Général.]
Ce billet n’est pas pour polémiquer sur l’article, son texte est intéressant, mais il montre bien où en est une science qui souffre.
Bon, cet article est quand même un peu œil pour œil, dent pour dent pour rester dans une paraphrase qui plaira à son auteur qui n’hésite pas à reprendre d’autres paroles : « Darwin, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » !!!…
Jean Staune plaide à travers tous ses écrits pour que les laboratoires ne restent pas fermés sur eux-mêmes et considèrent le monde sous un autre angle que celui en cours jusqu’à présent. C’est bien, mais si J. Staune propose de s’ouvrir, il l'entend dans un cadre qu'il veut garder volontairement fermé, protecteur d'une éthique peut-être, d'une doctrine sans doute…
Citons : « Tous nos intervenants sont universitaires, chercheurs au CNRS ou faisant partie d’un organisme officiel. Certes certains d’entre eux présentent parfois des idées novatrices qui n’ont pas encore reçu l’aval de la communauté scientifique : cela fait partie du rôle de l’UIP. Mais il s’agit toujours de cas isolés. »
J. Staune est une sorte de figure de proue relativement médiatique1 du nouveau
paradigme (« il faut penser autrement ») et ses intentions sont donc apparemment louables ; l'association scIence que je préside a même cru possible d’avoir un soutien de la part de son institut il y a bientôt 4 ans car nous nous retrouvions dans une large part de son discours.
Après sa première réponse totalement fermée, il a avoué ne pas aimer les chercheurs indépendants, façon directe voire blessante de nous claquer la porte au nez…
L’IUP, dont il est le président, veut incarner une nouvelle façon de voir, c’est sa ligne et je n’ai rien à y redire, je pense qu'on est nombreux à en être à ce point. Et finalement, je ne suis pas mécontentent de son refus à notre égard car l’article ci-dessus mentionné et d’autres m’interpellent sur ce que veut la science d’aujourd’hui, cette science qui déchosifie le matérialisme en le rendant quantique pour rester dans l’unicité de sa pensée.
J'aurai alors juste 3 questions totalement ouvertes à poser à l'ensemble des scientifiques (indépendants, dépendants, convaincus, isolés, bleus, verts, courtois, vindicatifs, etc...) :
Cette nouvelle façon de voir espérée peut-elle véritablement partir de là où on en est ?
Pourquoi caution serait-elle à donner à une science purement académique ?
Ne doit-on pas (accepter de) faire table rase avant de regarder autrement ?
Bon mois de mai
Patrick Roussel
PS : je tiens à disposition pour ceux qui le veulent une version numérique de la suite de mes articles sur Académisme et Paradigme (un petite quinzaine de pages A5). Envoi par mail (format liseuse ou pdf imprimable) sur simple demande accompagnée d’un chèque de 4 €.
NOTE
1 : Émission d’Europe 1 du 14 décembre, débat sur sur les expériences de mort imminente avec la participation de Didier van Cauwelaert (écrivain), Sonia Barkallah (réalisatrice) et le médecin- anesthésiste Jean-Jacques Charbonier : http://uip.edu/video/jean-staune-sur-europe-1
Bon là il s’agit d’anciens fût datant des années 50-60 du siècle passé… depuis on a fait des progrès (il faut du verre par exemple – donc du sable… -) un article ici (http://www.dechets-radioactifs.com/defi-science-technique/concevoir-stockage-souterrain/choix-materiaux.html) [pour faire du verre, on chauffe, non ? Et avec quoi ? Avec de l'électricité issue du nucléaire, pas avec du gaz naturel ou autre carburant - enfin je pense ! -]
Donc, pas de gaz carbonique qu’y disent chez edf, ah bon !!!
(Et ne parlons pas de l’aluminium et le fer bien présent dans nos centrales, qui sont champions en ce qui concerne le dégagement de gaz carbonique – bin quoi ?! C'est vrai, le charbon est très pratique pour réduire l’oxyde d’aluminium ou de fer.)
En fait de l’extraction du minerai à l’entassement des résidus en passant par les infrastructure, le nucléaire est … sale (mais les locaux sont nickel) : il est générateur de gaz carbonique.
2) Rayonnement
Une centrale rayonne 400 fois moins en une année qu’un téléviseur.... c'est ce que j'ai vu sur le site d'EDF (mais que je ne retrouve pas pour la remise en place de cet article, je m'appuie donc sur mon texte d'origine).
La Terre est championne du rayonnement (naturel s’entend) qu’on subit en tant qu’hôte de la planète. Oui mais la Terre rayonne discrètement (foi d’un limousin). Elle se transforme petit à petit en étoile (par réaction en chaine, le rayonnement augmente lentement, très lentement, au fur et à mesure le vivant l’amadoue, se conforme à l’évolution de la radioactivité : la nature, c’est comme ça !).
Parenthèse bémol :
Une centrale, c’est une concentration dans l’espace et dans le temps.
Une exploitation de minerais c’est une mise à l’air libre de la biosphère d’éléments jusque-là inclus dans la lithosphère.
Et heureusement qu’une centrale ne rayonne pas ! Ils sont comiques chez edf, sinon personne ne voudrait y travailler !
Par contre Tchernobyl, Fukushima, etc. [voir vidéo en lien en webographie]. Et là ça rayonne dure, loin et pour longtemps ; l’avenir de ceux qui y travaillent (ou qui y ont travaillé – comme les liquidateurs -) est un véritable sacrifice plus ou moins imposé malgré les protections (dérisoires ou ridicules) prises.
Bon chez nous les accidents ne sont pas (trop) possibles, c’est ce qu’on nous dit bien qu’on mette en place toute une politique de protection des risques …
Mais c’est où chez nous ? Eh bien chez nous depuis 1986 s’appelle Tchernobyl, et depuis 2011 on a une résidence secondaire qui s’appelle Fukushima…, un refuge à Three Miles Island depuis 1979, et puis on a aussi quelques aires de campings à droite à gauche (pardon à l’est à l’ouest, au nord et au sud) depuis 1945 etc. (voir l’excellente animation ci-après, vous y verrez comment on a amorcé la transformation de la terre en étoile) :
et une version plus moderne ajoutée en septembre 2015
3) Pollution / accident de Fukushima
Pour finir je suggère une idée à AREVA pour palier le stockage de l’eau contaminée à Fukushima :
Au lieu d’entasser l’eau contaminée et d’attendre que les piscines lâchent, on peut forcer l’évaporation et la concentration résultante des éléments radioactifs (qui ne partiront pas avec la vapeur d’eau) en imbibant des quantités nécessaires de galets d’argile expansée (ou autres substrats hydrophiles emmagasineurs adaptés) régulièrement immergés puis aérés, séchés (chauffage, ventilation, circulation, etc.). Il suffit ensuite de traiter les argiles piégeuses arrivées à concentration optimale.
Cette idée est ma propriété, elle est soumise à droits d’auteur en cas d’utilisation, le cas échéant où on la trouverait perspicace.
1) Les acteurs du climat Air (composition de divers gaz) Eau (protoxyde d'hydrogène) Gaz carbonique (dioxyde de carbone)
2) Que représentent ces trois gaz (air, eau, gaz carbonique) ?
3) Que faire pour palier le chaos climatique ?
4) Faire fleurir le désert pour donner à manger à ceux qui ont faim.
Apparemment les tirages les plus anciens n'identifient pas le mouton remontant la marée ovine comme étant noir. Il était totalement impersonnel, seul son "excusez-moi ... excusez-moi ... excusez-moi ..." l'identifie. (Voir le commentaire du 8 sept. 2023.)
Ce poster qui a eu son heure est terrible. Le mouton qui va en sens inverse en croisent d'autres qui pourraient bien l'entraîner, mais non, il est poli et fait son affaire de sa propre détermination... Ainsi était le dessinateur qui, à n'en pas douter, attend encore de là où il est que l'heure vienne et que les moutons qu'il croise en chemin sous la forme de ce mouton têtu constatent qu'ils ne savent peut-être même pas pourquoi eux ils avancent.
François de Kresz : Ce nom évoque-t-il quelque chose ou quelqu’un pour vous ?
Pour moi, oui, un vieux monsieur qui, à 90 ans (depuis le 3 mai 1923), savait encore regarder le monde avec un œil critique et constructeur.
François nous a quittés le dimanche 28 juillet 2013 après une semaine de coma suite à un AVC. Il vivait dans une grande solitude assisté d'un ami fidèle.
François avait été un dur du Larzac ! On connait ici ou là cette affiche qu’il avait dessinée à Vaison :
François de Kresz (1974) (dans la bulle il est écrit : « excusez-moi… excusez-moi …. excusez-moi »)
Il était entré au foyer logement de la Capelle à Saint Affrique – Aveyron – ce printemps après une chute qui lui montré que vivre (presque) seul n’était plus trop de son âge.
Hongrois exilé il a fini sa vie sur la rive du Cernon à Nouzet (Saint Rome de Cernon – 12).
Artiste, ce qu’on sait moins de lui est qu’il a écrit un remarquable ouvrage sur la tectonique. Cet ouvrage, signé testament d’un inconnu, est un mémorandum dont le titre éloquent est Mythes scientifiques au service des crimes planétaires.
Paix à lui dans son nouveau chemin. Qu’il soit entendu là où il est maintenant et que résonne ce qu’il a essayé de nous dire.
Patrick Roussel
NB : un office religieux sera donné à Saint Rome de Cernon le 8 août à 14h30.
COMMENTAIRES
Commentaire de Daniel. En 1974 j'avais 14 ans . J'habitais entre Avignon et Orange . Un jour de cette année là je circulais sur la route N7 entre ces 2 villes avec mon vélomoteur , mon attention est attirée par un cylindre au bord de la route .
Je le ramasse et je constate qu'il y a des choses a l'intérieur .
Je rentre et découvre un lot d'affiches au moins 30 affiches . Il s'agit de cette affiches que vous présentez sur votre BLOG . Il n'y avait ni adresse ni rien qui me permette de savoir où allait ce tube d'affiche .
Immédiatement l'affiche recouvre les murs de ma chambre . J'ai gardé très longtemps un exemplaire de cette affiche , les autres je les ai données au fur et a mesure .
Voilà je sais enfin qui était l'auteur de cette affiche en tous cas son histoire . Cette affiche a construit en moi un éveil qui a certainement fait en sorte que je ne suive pas le troupeau bêtement . Merci a François et que la paix soit avec lui, merci a vous également
Daniel
Réponse de Patrick Roussel
Merci beaucoup Daniel, c'est très touchant. François n'a pas eu une vie très facile mais (car ?) il a toujours gardé son esprit frondeur !
Commentaire de Françaoise. Bonsoir,
c'est curieux car en 1974 j'avais 12 ans et j'habitais entre Orange et Avignon (côté Gard rhodanien) mais j'ai découvert cette affiche quelques années plus tard (1978), je l'ai achetée à Avignon, elle m'a toujours accompagnée et aujourd'hui encore elle a sa place sur un mur de ma chambre! Comme Daniel, cette affiche a contribué à mettre mon esprit en éveil, je comprends mieux aujourd'hui pourquoi je suis souvent à contre sens du troupeau...;-). Bien qu'elle soit signée François de Kresz (1974), je ne connaissais pas l'auteur de ce dessin, ni son histoire, merci à vous pour ce bel hommage.
M. Roussel, on peut penser que ce qu'il a essayé de nous dire résonne encore puisque nous sommes au-moins deux à avoir vécu la même expérience au contact de son dessin et à avoir transmis son message autour de nous.
Françoise
Réponse de Patrick Roussel
Merci Françoise pour cette contribution. François aurait dû mettre plusieurs moutons à contresens car nous sommes très nombreux.
Quand y aura-t-il plus de moutons noirs que de blancs ?...
Commentaire de Stéphanie. Bonjour
Je termine une formation en sophrologie et je cherche à acquérir le poster du mouton noir de François de kresz. Pouvez vous me dire comment trouver ce poster ? En vous remerciant Cordialement Stéphanie
Réponse de Patrick Roussel
Merci pour la demande. Malheureusement j'ignore qui pourrait en posséder encore à céder... d'autant que, d'une certaine façon, il prend de la valeur plus le temps passe puisque, si on regarde les choses en face, le nombre de moutons cherchant à remonter le courant ne fait qu'augmenter...
Toute plaisanterie mise à part, dites-moi si vous le trouvez.
Cordialement,
PRoussel
Commentaire de Véronique. Bonjour
je suis PE et je souhaite me procurer l'affiche pouvez vous me dire si il y a une imprimerie qui aurait été tenté de la rereproduire ?
Réponse de Patrick Roussel
Bonjour et merci pour votre intérêt. Je n'ai aucune idée à ce propos mais je ne pense pas. Si les luttes sur le Larzac sont toujours un sujet sur la région, il faut peut-être poser la question aux imprimeurs autour de Millau.
Commentaire de Richard.
Bonjour,
Où peut-on se procurer ou consulter le livre : 'Mythes scientifiques au service des crimes planétaires' dont le titre s'avère vraiment prophétique au moment où j'écris ces lignes !
Merci pour cet article !
Amicalement
Richard
Réponse de Patrick Roussel
Bonjour Richard,
je suis désolé, je découvre seulement maintenant ses messages suite à des problèmes de mail que le temps ne m'a permis de résoudre !
Le livre que vous évoquez ‘Mythes scientifiques au service des crimes planétaires’ n'est pas un livre mais un travail entrepris par François. Son fils doit avoir le texte ; à l'époque il était au Canada.
Commentaire de Mathieu. Bonjour, cette affiche est un pan de mon enfance, ce poster était sur la porte des toilettes côté intérieur, détail sans importance, mais j'ai pu l'observer à loisir. Il faut savoir que sur l'original, le mouton qui remonte à contre sens n'est pas noir, mais blanc comme les autres. Ce poster à probablement contribué à forger mon esprit critique et ne pas avoir peur d'aller à contre sens de la masse. Car aussi longtemps que je me souvienne j'en ai toujours parfaitement compris le sens. Renforcé par le détail de l'agneau arrêté au bord de la falaise qui regarde sa mère d'un air inquiet. Je me rappelle qu'enfant je m'identifier à cette agneau, et secrètement j’espérais qu'il ne saute jamais. Bref dessin génial et toujours d'actualité.
Réponse de Patrick Roussel
Bonjour Matthieu,
La méditation au toilettes est parfois importante... et l'histoire de l'agneau implorant dans son incompréhension de cette folie a dû vous permettre de nager à votre tour à contre-flot.
Qu'est-ce qui vous fait penser que le mouton était blanc sur l'original ? J'ai vu le poster chez François, je dirais malgré les années qu'il était noir. Mais ai-je vu un original ?... Ensemble nous n'avons pas échangé sur ces luttes qui pour moi, à l'époque où elles se déroulaient, n'étaient qu'un fait d'actualité un peu lancinant... dont la réalité n'aurait été pour ainsi dire que médiatique !
Commentaire de Lucie. Bonjour,
A tous ceux qui chercheraient cette affiche, un imprimeur parisien la ressort sur commande et la distribue via etsy: https://www.etsy.com/ca-fr/listing/922259635/francois-de-kresz-affiche-vintage
Pour ma part, je recherche toute information utile qui pourrait permettre de consulter le fameux manuscrit "Mythes scientifiques au service des crimes planétaires".
Réponse de Patrick Roussel
Bonjour Lucie et merci !
J'ai eu ce manuscrit, tapuscrit entre les mains. Il doit être chez son fils si celui-ci l'a gardé ; à l’époque du décès de François ce fils était au Canada... Je ne peux guère vous en dire si ce n'est que François l'a réalisé après avoir récupéré un document perdu par un cycliste. François était alors à Paris comme dessinateur. Il a lu le document (je ne sais plus trop, c'était peut-être un livre) sur la tectonique des plaques et il s'est passionné pour le sujet à partir de ce moment. Je me souviens d'un texte extrêmement dense, comme une sorte de compilation de document accompagné de multiples réflexions. J'aurais dû lui demander un exemplaire... mais je n'ai pas eu l'occasion de le revoir !
Si vous trouvez des infos... je suis preneur :)
Commentaire de Christian. Bonjour et merci pour cet article.
né en 1960, vacancier en famille en Provence (ce devait être en 1976), je me souviens avoir repéré ce poster (poster qui m'a -chose notable- tout de suite attiré) dans une "boutique" style bric à brac à Vaison la Romaine puis y être retourné peu de temps après avec mon père, muni de mon argent de poche.
Comme c'était l'auteur à qui je l'achetais, je lui ai demandé de le signer ce qu'il a fait sans barguigner.
J'ai le très vague souvenir d'un homme assez maigre, plutôt austère (peu démonstratif), légèrement impressionnant pour l'ado que j'étais.
Et c'est ainsi que depuis 46 ans ce poster m'accompagne, dûment encadré, suscitant à chaque fois remarques ou commentaires de nos invités.
Je confirme que sur mon exemplaire "le mouton qui parle" est blanc ; il me semble que l'avoir représenté en noir par la suite est un ajout inutile d'abord parce que cela grossit un trait que l'auteur veut délicat et discret (un mouton parmi d'autres dont on ne voit pas immédiatement qu'il va "dans l'autre sens") et ensuite parce que cela finalement dénature le propos : un mouton noir serait en quelque sorte prédestiné à être à contre-courant alors que le mouton blanc c'est vous ou moi si tant est que nous souhaitions être assez vigilants pour l'être.
Merci pour ce bon moment de nostalgie et pour cette occasion de rendre un petit hommage très sincère à François de Kresz et à son coup de génie artistico-philosophico-politique si marquant.
Christian
Réponse de Patrick Roussel
Bonjour Christian, Merci pour cet hommage à François. Lorsque je l'ai rencontré (d'abord par relation épistolaire, puis téléphonique et enfin physiquement chez lui), il était encore comme vous le décrivez, mais peut-être en plus aigri contre une société boiteuse, et en même temps contre son fils. Il lui semblait que personne n'avait vraiment pris soin de considérer son travail scientifique, lui qui ne l'était pas (il en fut de même pour quelqu'un qui de son côté a atteint la célébrité pour ce qu'il considérait comme important mais pas forcément le plus important de son œuvre... : Goethe, scientifique oublié, "insignifié" !).
J'ai vu le poster chez François mais je suis bien incapable de dire si le mouton y était noir ou blanc... Lui se sentait comme un vilain petit canard, un cygnet bien gris sinon mouton noir. Je pense qu'il est parti trop seul. Il avait un ami proche (voisin, ce qui n'était pas mon cas, je me considère comme un ami lointain, un ami téléphone...) qui avait été des luttes sur le plateau.
Commentaire de Elvirami. Bonjour,
Jamais ce poster n'aura été autant d'actualité et je suis certain que
François de Kresz aurait aimé que son poster soit amplement diffusé.
Pour ceux que cela intéresse vous pouvez télécharger l'affiche au format A0 a partir de la page
https://sud-gironde.com/moutons-sud-gironde-gratuit.html
Réponse de Patrick Roussel
Bonjour et grand merci Elvirami ! Vous allez sauver du monde...
[Bien lire le petit paragraphe : "La plupart des nerfs étant mixtes, c'est-à-dire à la fois moteurs et sensitifs, les nerfs exclusivement moteurs sont des exceptions. Il s'agit, pour les nerfs crâniens, des nerfs oculomoteur, trochléaire, abducens, accessoire et hypoglosse ; pour les nerfs spinaux, du premier nerf cervical seulement. Tous les autres nerfs sont sensitifs ou mixtes."]
Nerfs moteurs stricts
Voyons cela de plus près. En fait les nerfs moteurs, si on veut absolument utiliser cette analogie mécaniste, sont surtout basés sur les effets apparemment mobilisateurs que recèlent certains nerfs.
Le nerf oculomoteur assure la protection de chaque oeil suite à une division en deux branches :
La branche supérieure va donner des rameaux pour innerver le muscle releveur de la paupière ainsi que le droit supérieur,
La branche inférieure va donner des rameaux pour innerver les muscles droit médial, droit inférieur et oblique inférieur. [wiki nerf oculomoteur]
Le nerf trochléaire innerve en particulier le muscle oblique supérieur de l’œil (ou grand oblique).
[wiki nerf trochléaire]
Le nerf abducens contrôle essentiellement le muscle droit latéral de chaque œil. Il permet le mouvement du regard vers l’extérieur (abduction) d’où son nom.
[wiki nerf abducens]
Le nerf accessoire innerve le muscle sterno-cléido-mastoïdien et le faisceau supérieur du muscle trapèze.
[wiki nerf accessoire]
Le nerf hypoglosse est moteur pour les muscles de la langue.
[wiki nerf hypoglosse]
Curieusement, les moteurs stricts concernent tous la tête qui manque nettement d’autonomie tant elle dépend du trône sur lequel elle est installée !!!
Ce qui bouge de la tête oeil, langue, mâchoire inférieure et cou supportant la tête (via le nerf accessoire avec lequel on mobilise aussi les oreilles, le nez sans que pour autant cette mobilisation (accessoire…) ait une fonction voilà ce que concernent les nerfs moteurs, pas autre chose.
Je parlais bien entendu des moteurs stricts.
Pourquoi des nerfs strictement moteurs consacrés à la mobilité oculaire et à celle de la tête et la langue ?
Le terme nerf moteur lui-même est un peu un contre-sens. Disons qu’on reconnait la substance du nerf dit moteur comme étant du tissu nerveux. Les nerfs « strictement » moteurs contrôlent des mouvements incroyablement faibles : prenons par exemple conscience du mouvement oculaire en centrant notre regard sur un point situé à 5 m dans un premier temps et en déplaçant le regard pour un autre point situé à 5 cm. Le champ parcouru représente 0.573 °, soit un peu plus de 1/2 degré… La finesse du mouvement ne saurait être prise en compte par un simple nerf comme ceux que nous avons dans la main, même en motricité fine ! Et l’œil sait faire encore mieux (voir plus bas) !
Quant à la langue, le détail d’une motricité est pour moi beaucoup plus flou en tant qu’innervation de ce muscle… La langue doit-elle « toucher » avec finesse ? Les papilles gustatives répondent-elles seulement si elles sont sollicitées activement ? C’est curieux…
Nerfs sensitifs stricts
Les nerfs sensitifs stricts sont les nerfs olfactif, optique et vestibulo-cochléaire au niveau de la tête et le cinquième nerf sacré avec son voisin immédiat le nerf coccygien au niveau de la terminaison de la moelle épinière.
Le nerf olfactif est une protubérance du cerveau, un point de contact direct (sans interface) entre le monde extérieur et le cerveau.
Le nerf optique ne peut tolérer aucune intervention possible de la part de l’être qui l’abrite ; il reçoit la couleur et son intensité.
Le nerf vestibulo-cochléaire assure une perception de l’équilibre grâce aux canaux semi-circulaires, et une perception auditive grâce à la cochlée.
Le 5e nerf sacré et le nerf coccygien émergent ensemble tout à la base de la colonne vertébrale et innerve la zone périnéale (apparemment le coccygien n’est là que pour causer des douleurs… s’il est atteint [http://clement.ad.free.fr/fac/gyneco/roneogyneco2perinee.pdf]
Ces nerfs strictement sensitifs sont rassemblés en deux endroits extrêmes de la moelle épinière :
ceux de la tête émergent juste à la base de la masse cervicale grise, donc au plus haut possible au-dessus de l’occiput (base du crâne, début du rachis),
ceux du bassin émergent juste au plus bas de la coupe formée par les iliaques et le sacrum c’est-à-dire entre sacrum et coccyx, coccyx qui sert d’ancrage du plancher périnéal. Le coccyx nous précise wikipédia serait indispensable pour un maintien et un équilibre sur le plan vital.
Voilà que le plus haut et le plus bas joue de concert à propos de l’équilibre !!! Étonnant, non ?
Pourquoi des nerfs strictement sensitifs consacrés à la perception du monde extérieur sous forme d’odeur, couleur et son, et de soi au sein de ce monde par le biais de l’équilibre ?
La logique du nerf est totalement respectée dans cette histoire-là. Un nerf est utilisé pour la perception. Il pourrait paraître curieux que le goût ne soit pas affirmé dans la série mais cela se comprend dans le sens où les autres odeur couleur son et perception de son propre équilibre ne font intervenir… aucun muscle et que le gout au sens strict (pas les arômes volatils) sont limités au système digestif extrêmement riche en muscle (la langue mais aussi la périphérie de la partie haute du tube digestif (gorge, œsophage et estomac) qui est certainement à prendre en compte (rejet : réaction physique entraîné par une perception au-delà du sens local de la bouche), on perçoit le goût jusqu’à l’estomac (en recrachant la nourriture goûtée dans la bouche on comprend vite que le fait de déglutir est bien plus important que celui de … mâcher, c’est frustrant de ne pas avaler, de ne pas goûter au-delà du simple apport masticateur.
[Autant pour moi et avec mes excuses : nous avons d'autres nerfs sensitifs stricts (merci à mon kiné avec qui nous échangeons bien).( Je n'ose plus dire les seuls qu') il faut rajouter les nerfs cutanés des membres supérieures et inférieurs. Cela me soulage en fait d'une question que je n'avais pas formulée : Notre nature perceptive est extrêmement étendue : pourquoi alors si peu de sensitifs stricts ? ajout du 8 octobre 2013]
Ceci dit, l’intervention de mon kiné n’annule pas ce qui suit… et enchainait auparavant avec le dernier paragraphe avant cette note.]
Pourquoi des nerfs ?
Un nerf est un outil de perception (le manche du marteau fait partie du marteau …) ; c’est un outil plus ou moins localisé de soi, ou des effets du monde sur soi ou encore du monde purement extérieur. Dans le dernier cas il faut des organes des sens très spécialisés et localisés aux extrémités nerveuses. Toutes les perceptions, de soi et du monde, sont centralisées car il n’est pas question que mon petit doigt sentant une chaleur trop vive qui le navire des endormis qui n’ont rien perçu… Cette centralisation se fait sous la voûte crânienne, là où tout est fermé où plus rien n’a accès directement à l’extérieur. Je vois mal comment quelque chose ouvert sur l’extérieur pourrait nous offrir un perçu qui nous concernerait, dans lequel nous nous sentirions concernés.
On n’a pas un seul muscle dans la boite crânienne car là on a rien à faire c’est la grande scène du monde où tout est reproduit, imagé. La brûlure perçue au petit doigt est une perception qui se fige en représentation, donc en image, car le cerveau n’est pas concerné par la brûlure, il ne brûle pas, lui.
L’œil
Le cas le plus parlant en tant qu’organe des sens est celui de l’œil (à mon sens…) dans lequel on ne voit pas deux sens différents pourtant bien réels !
L’œil perçoit la couleur, la vue est faite pour ça, mais il ne perçoit pas … la forme, le nerf optique n’a rien à voir avec la forme. La forme est perçue avec l’œil comme avec la main : en bougeant ! Et ce qui perçoit la forme est lié à tous ces nerfs dit strictement moteurs qui œuvrent autour de et pour l’œil. Car cela ne vous aura pas échappé :
L’œil (organe) concentre des nerfs sensitifs stricts et moteurs stricts.
Il conviendrait de réaliser que outre nos 5 sens (audition, goût, toucher, odorat et vue), il y a aussi celui de la forme qui est très actif dans l’œil.
On a bien sûr la tendance à parler du sens de la chaleur et de celui de l’équilibre mais assez timidement, la vulgarisation n’évoquant que les 5 sens pour je ne sais pas quelle raison ! Concentrez-vous sur votre perception des formes et vous constaterez que vous avez un sens propre de la perception des formes : par exemple on perçoit la forme des caractères des captchas des formulaires internet (bon il faut avouer que parfois c’est tellement douteux qu’on se trompe !).
Nous voilà donc déjà avec 8 sens bien posés (les 5 + forme, chaleur et équilibre). Je ne m’étendrai pas ici sur le sens de la perception de son propre état de santé ou de vie, mais pensez-y : nous avons le moyen de nous sentir bien ou mal, troublé.
Ces impressions de notre propre corporéité sont heureuses (même si elles sont désagréables parfois). Je me suis déchiré un tendon, je n’ai rien senti... Un sens de mon état de vie, mon sens de ma vie disons physique, ou en corps de ma vie physiologique, ne touche pas l’arrière-plan presque seulement mécanique du tendon (et heureusement car sinon on aurait des sensations extrêmement confuses de notre propre position dans l’espace, position tout aussi perçu à travers notre équilibre, notre toucher (pesanteur), notre ‘forme’).
En voici donc déjà 9 avec ce sens de la vie individuelle qui concerne notre relation au monde autant qu’à nous-mêmes. Renommons-les :
audition, goût, toucher, odorat et vue
équilibre, chaleur, forme
vie
L’œil dessine en permanence. En permanence il parcourt se qu’il voit, il bouge ; essayez de regarder fixement, vous comprendrez sans aucune peine… voir ceci par exemple :
On arrive à tout arrêter avec un effort moyen (ou une habitude ?...) tout comme on arrive à ne plus voir facilement en fermant les yeux mais c’est au prix d’une perte du détail à travers une sorte de retrait de ce que l’on regarde. Ou alors il faut s’absorber en un seul point et ne plus le quitter (n’hésitez pas à l’afficher en grand, voire à l’imprimer pour ne pas être troublé par un éventuel scintillement de l’écran). Une fois qu'on a (fait le tour de l'image et que celle-ci existe en tant que telle pour nous, alors le moindre mouvement de l’œil fait bouger quelque chose quelque part
Cette image comme des milliers d’autres ne nous incite pas à penser que nos sens nous trompent, comme l’a annoncé Kopernic pour nous faire croire (ou plutôt comprendre et accepter) que c’est la terre qui tourne autour du soleil.
Non, ce genre d’images doit nous amener à penser exactement le contraire : dans ce que nous percevons nous devons nous oublier pour nous absorber dans ce que nous souhaitons percevoir ‘objectivement’. Autrement dit nous devons stopper notre jugement ( » Ce ne sont pas nos sens qui nous trompent mais notre jugement. » Goethe), faire taire ce qu’on pense de ce qui devrait être… Et cela jusque dans la pensée contrairement à ce qu’évoque Descartes car si je veux être, je ne peux pas penser (il suffit de voir l’effet de la digestion sur l’activité intellectuelle pour comprendre !). [En fait le plus célèbre cartésien qui fut voulait sans doute dire que puisque il percevait qu'il pouvait avoir une activité pensante, alors il savait ou se doutait qu'il existait... Steiner est à ma connaissance le seul qui ait osé mettre en doute cet adage de Descartes.]
Notre perception nous entraîne à réagir, ou à négliger. Ce que l’on perçoit de nous ou du reste du monde doit pouvoir nous atteindre pour que nous sachions quoi faire de ce qui se passe autour ou en nous. Mais qui est ce nous ??? C’est le « Je » de chacun, cette intimité qui se situe au-delà du ressenti, dans la plus pure objectivité qui soit (le bon terme serait subjectivité !!!), c’est le « Je » qui est souvent masqué par le « je » quotidien qui lui ne souffre pas ce qui ne s’accorde pas avec ce qu’il pense, croit, croit penser ou croit savoir, qui se croit sujet.
En science, la relation du chercheur avec l’objet de sa recherche passe par le « Je » (enfin, devrait passer par la « Je »).
Malgré le résumé un peu fumeux donné dans le synopsis des livres, le texte est une invitation magistral à s’ouvrir bien au-delà de l’aspect purement réducteur d’une certaine mécanisation des sens ! En gardant sa faculté de jugement on ne peut être que véritablement toucher par ce que disent Soesman ou Pérennès (et d’autres auteurs qui reprennent ce thème élargi des sens humains).
Présence cardiaque
Le cerveau ne s’utilise donc pas, il est un outil qu’on ne peut pas vraiment saisir et il doit rester le miroir le plus neutre, le moins déformant possible : il vaut donc mieux qu’on ne le saisisse pas… Laissons-le faire ce qu'il a à faire pour nous offrir une image synthétique du monde et de notre relation à lui.
Par contre, le cœur (muscle rouge strié, tout en apparence du muscle volontaire) s’utilise ou, plus précisément, peut être utilisé. C'est quasiment impossible tant que muscle alors que les membres sont eux utilisables à « volonté » sauf chez le paralytique qui même en l’absence de brisure, de rupture nerveuse n’arrive pas, tout simplement, à les mettre en œuvre.
Le cœur, plus central que le cerveau est pour moi le véritable pilote de nos actes. Il perçoit l’équilibre entre notre ressenti (ce qui passe par les sens intérieurs et extérieurs et compose nos impressions) et l’action à mener, c’est-à-dire qu’il favorise les actes. La peur par exemple saisit tout le système cardiaque et le système sanguin. Se dominer est parfois un tour de force et cela passe par une baisse du rythme cardiaque accéléré par apaisement du souffle : nous sommes loin du cerveau qui ne peut alors que constater son impuissance à gérer le problème mais nous informe sans doute ou parfois trop de l’insécurité dans lequel il se trouve…
Pour gérer nos actes, on n’utilise pas la partie musculaire du cœur, celle qui est tournée en tant que muscle vers l’extérieur [1], mais la partie qui lui fournit le rythme, partie qui donc domine le muscle et l’asservit de manière presque totalement indépendante de notre volonté. Cette partie « subtile » est plus ouverte à ce qui vit dans notre conscience, elle-même plus subtile que notre … viande qu’on aimerait bien bouger mais qui n’obéit pas toujours volontiers. Cette partie subtile est plus proche de nos impressions causées par nos perceptions du monde extérieur ou intérieur (dans ce cas, le corps est traité comme une chose extérieur) que ne l’est le cerveau qui reste insensible pour lui-même, mettant toute la sensibilité dont il est capable au service de l’être, de la manière la plus neutre possible comme le fait un miroir (tiens, au fait, ces nerfs n’ont -ils pas un aspect argenté ??? et en plus ils servent de conducteur !… l’analogie est sans doute trop grosse pour être prise au sérieux.)
Le cerveau est comme un miroir que l’émotion ferait onduler. L’émotion c’est le pavé dans la marre qui trouble la surface rigoureusement efficace et rationnelle. L’émotion est ce qui s’installe en nous quand la conformité du monde ne correspond pas à celle que nous envisageons pour notre équilibre d’âme (équilibre = cœur…) ; le cerveau se méfie de l’émotion, elle est trop ronde et lui trop carré.
Utiliser ses émotions est possible : il suffit de prendre un peu de recul, savoir ou bien reconnaître quand elle vont naître. On devient alors plus perceptifs sur les éléments qui nous atteignent sans nous laisser (trop) déborder. On s’applique alors à soigner sa respiration, et le cœur suit car respiration et cœur vont en chœur.
De même façon, ce mode de pensée qu’on appelle pensée du cœur tant à nous faire accéder à l’arrière plan du monde, son espace subtil, espace que personnellement je qualifie de pilote. Les choses brutes, l’apparence, accrochent notre jugement intellectuel, cervical, mais une pensée cordiale s’ouvre à l’arrière-plan du monde de la nature, à ce qui l’engendre et lui donne forme perceptible, forme sensible. Ceci pour la simple raison que le cœur est à la fois sensible et volontaire sans être ni l’un ni l’autre ; il est le fléau de la balance qui atteste de l’équilibre : la balance sans fléau n’est rien et le fléau ne sert à rien tout seul…
Se sentir concerné est un acte de connaissance, la recherche d’un lien. La pensée qui doit s’y ouvrir réside dans le cœur, ou plutôt dans l’espace du cœur, le Cœur si l’on ne veut pas confondre la viande avec sa Vie…
Cerveau et Cœur
Si le cerveau est froid, le cœur est chaud (ceci sans qu’il y ait besoin d’un grand écart de température), et puis cela fait chaud au cœur de savoir garder la tête froide….
Oublions l’humour et gagnons une corrélation supplémentaire : cœur chaud et tête froide, cela signifie aussi que le cœur possède une tendance féminine et la cerveau une tendance masculine [2]. Pourquoi ? Et bien parce qu’il y a le même genre de différence entre les attributs génitaux des deux sexes (attributs qui sont en zone périnéale tout le monde se souvient de ce que nous avons évoqué par rapport au nerfs sensitifs) :
l’organisation féminine est très rythmée et toute intérieure c’est-à-dire en espace de chaleur,
l’organisation masculine est sans rythme (dans la permanence), toute extérieure c’est-à-dire en espace de fraîcheur.
Mais cela va plus loin ; si l’on place en face l’un de l’autre le cœur et le cerveau, on voit deux mondes polaires (encore une fois comme le masculin / féminin)
Le monde du cœur est centralisé en tant que matière dense, et il connaît le reste du corps par le biais d’un liquide, le sang, et non par lui-même. Le cœur s’occupe de percevoir un état intérieur face à un monde extérieur. Le cœur exalte un être ; cela est très féminin…
Le monde du cerveau est essentiellement périphérique (même pour les organes internes qu’il regarde de dehors) et il envahit tous le corps avec sa matière grise, s’imposant (malgré lui heureusement) sans discrétion. Il perçoit un extérieur et le propose à un intérieur, un »soi ». Le cerveau centralise, maîtrise un environnement (enfin, il croit le maîtriser). Le soi réagit principalement en fonction de cet environnement ; ceci est très masculin…
Même si c’est un peu brutal, c’est simplement pour vous inviter à poursuivre vos propres recherches car je ne voudrais pas m’engager dans un roman, ce billet est déjà bien long. Il est là pour aider à voir autrement (si ce n’est mieux…) afin de construire un demain qui ne fera plus peur.
Une dernière chose peut-être
Un dernier commentaire, pour rassurer : le cerveau n'est pas plus secondaire que le cœur, il apporte simplement une relation différente au monde à travers la pensée qu'on lui permet de générer que celle qu'on peut générer en saisissant le cœur. Lui il sera toujours là pour avoir la vision d'ensemble de ce qui se passe en nous et pour gérer, il est un outil de notre être, un outil puissant, utile, mais un outil sur lequel nous ne pouvons exercer de pression, qui ne répond pas à l'intention, seulement à la demande.
Prononcer un seul mot est un monde que nous produisons, l'outil dans ce cas est la voix, depuis l'air que nous allons expulser jusqu'à l'air totalement mis en forme qui est expulsé. Sans le cerveau, nous aurions besoin de maîtriser toute la mise en forme nécessaire pour que si je dis chat on entende chat et pas chien... car ma disponibilité intérieur s'arrête à l'idée de chat, et il me faudrait des lustres pour mettre en œuvre mon souffle mon larynx, ma cavité buccale, mes lèvres... Mais nous reparlerons de cela un peut plus tard, un article est en préparation.
On ne devrait pas parler de nerfs moteurs ; je pense que c’est une aberration (mais je ne suis pas un spécialiste…). Nous avons des nerfs, un point c’est tout… et dans leurs natures certains sont fait pour transmettre (pourquoi d’ailleurs vouloir transmettre ?) ou plutôt percevoir
d’une part le monde extérieur, celui qui ne nous appartient pas en propre
et d’autre part notre propre monde, celui qui ressort de la face corporelle de la nature humaine (je pense que nous sommes mal placés pour parler de na nature sensible des animaux surtout quand je vois un chat, qui voit très bien ne pas reconnaître autrement qu’avec son museau le morceau de viande qu’il va dévorer en premier…).
Les nerfs moteurs sont ceux qui innervent les muscles… l’influx nerveux est vu comme un courant électrique qui irait dans le cas sensitif vers le cerveau, mais qui en viendrait dans le cas moteur. Plus haut j’évoquais le « Je » – qui soit dit en passant ne se cache pas dans la chair de l’être et ne peut donc être perçu que par sa façon de saisir l’être de chair – : se pourrait-il que l’influx nerveux soit dépendant de sa nature ?
Face sensitive : Je perçois le monde extérieur.
Face dite motrice : Je contrôle mon être de chair quitte à réagir, modifier, repositionner, tendre ou détendre, etc. pour parvenir au but que « Je » estime.
À l’association scIence, nous travaillons expérimentalement avec un élément, un agent, inconnu qui nous « parle » via l’électricité mais qui n’est pas pour autant de nature électrique ou électromagnétique, c’est une chose acquise pour nous.
L’action, le phénomène se déroule en nous présentant une variation de tension sous un faible courant. Cette variation navigue sur certains « capteurs » avec un module électronique entre -0,5 V et -9 V. Sur d’autres, d’une technique différente, sans module électronique, la tension varie de même manière entre +0,05 V et – 0,5 V, ce qui représente finalement une amplitude similaire. L’électricité qui permet l’interprétation est la phase de « traduction » de ce qui se passe en amont. Tous les capteurs parlent de la même chose à travers l’outil qu’on leur fournit pour l’instant, il nous parleraient vraisemblablement de la même chose par d’autres outils mais sous d’autres formes évidemment. (Nous pensons à certains phénomènes chimiques par exemple, phénomènes nécessitant un peu de matériel, bien sûr, mais surtout un lieu et du temps pour faire et décrypter… : de là notre demande de fonds !)
Pour les nerfs, c’est un peu la même chose… ce n’est pas parce que la stimulation électrique du nerf est capable d’activité un muscle, ce n’est pas parce que nos moyens de détection travaillant avec et sur l’électricité trouvent de … l’électricité, que la cause, le principe, le moteur, le générateur est une … pile !
J’ajouterai pour finir que Goethe [3] (oui, le poète allemand mentionné plus haut) en approchant la nature de notre physiologie pensait que le cerveau représente un état supérieur de la moelle épinière, et que chaque centre nerveux ganglionnaire peut être considéré comme un cerveau demeuré à un stade inférieur de développement.
L’idée serait à creuser. Ce qui se passe en un centre unique et l’autre multiple est cette part qu’on nomme le nerf, nerf qui fait le lien mais ne prend part ni à ce qui se passe dans le cerveau (unicité), ni à ce qui se passe au niveau de la perception (multiplicité). En ce sens il a bien faculté d’assurer un lien et de le faire dans les deux sens… comme il se doit pour tout lien !
Le devenir du monde passe par un changement de notre façon de voir la nature et pour y arriver, il faut penser autrement... autrement que par l'analyse logique et l'expérience persécutrice (et donc réductrice) qui en découle !
A+
NOTES
[1] : même si l’académie soutient la chose, je m’insurge contre le rôle de pompe qu’on prête au cœur ne serait-ce qu’en tant que technicien : le cœur est largement sous-dimensionné pour la charge aux pertes innombrables qu’il doit assumer (plus de 98 % peut-être vues les connexions terminaisons artérielle et veinules). Le cœur rythme il ne pompe pas, il impulse le rythme du système artériel (au pire si l’on veut avoir une image ridicule pensons au batteur sur les galères et au plus noble au chef d’orchestre qui réunit l’œuvre de chaque partie en assurant une pulsation commune). [retour texte]
[2] : je parle de féminin et de masculin, pas d’homme et de femme. Si l’homme possède un principe masculin prédominant sur son principe féminin, il en va du sens contraire pour la femme. Il n’y a pas d’opposition entre les sexes, il n’y a pas non plus d’impossibilité pour qu’un homme vive davantage son côté féminin ou la femme son côté masculin. Le débat actuel sur le sujet devrait concerner les individus et ne pas plonger dans une confusion du genre ! (Voir ici) [retour texte]
[3] : Sur Goethe : voir ce texte très riche, non exhaustif mais d’excellente facture. Il est regrettable que le nom de son auteur soit « bogué » ![retour texte]
Et bien le mot science commence étymologiquement par la racine indo-européenne « skei » [réf.] qui signifie » couper « , « séparer », « scinder ». On retrouve effectivement aussi cette racine dans scie, secteur, section, disséquer.
De la science à la connaissance
Scienta scire, c’est bien pour l’observation neutre, impartiale : c’est bien de savoir se couper de ce qu’on observe. Mais quand on rapporte au labo une expérience de la nature pour l’étudier, on la coupe de son milieu d’expression et on se coupe en même temps de ce milieu. Cela suffit-il encore aujourd’hui alors qu’on comprend lentement que l’humanité doit se sentir concernée pour mieux savoir ce qui est à faire ou pas, c’est-à-dire qu’elle n’est pas coupée de son milieu ?
En allant plus loin que le savoir, le regard extérieur sur les choses du monde, on pourra peut-être éviter de nous installer dans des faits qui n’ont rien d’anodins mais se montrent très vite problématiques : il aurait fallu que l’on perçoive immédiatement la problématique !
Pour cela il faut gagner l’accès à une pleine et véritable connaissance, connaissance tirée du site de manifestation.
La pensée analytique (et cervicale) a vécu pour notre plus grand bien certainement, mais elle atteint ses limites et la science devient technologique sous la forme contemporaine de la technoscience. On ne peut plus aujourd’hui se contenter de se couper de la réalité, on doit y adhérer, aller avec, on évoluera alors en accord avec elle car nous nous sentirons directement concernés par elle. C’est ce que veut dire connaître (étymologiquement « naître avec »…).
À travers la connaissance on ne se contente plus d’être spectateur, on devient acteur. Le « je » n’est plus seul, il devient directement concerné par le « tu » qu’il approche. C’est une conclusion à laquelle arrive lentement la physique la plus poussée, la plus désincarnée qui soit : la physique quantique (le premier à avoir osé formuler de telles choses était W. Pauli (1900 – 1958) me semble-t-il, mais cela avait-il été reçu positivement ? Apparemment non…).
J’ai manifesté quelques fois des réactions épidermiques quant à l’œuvre de cette physique quantique, quant à l’abstraction dans laquelle elle doit se plonger dans sa quête pour atteindre un jour à une explication du réel (à propos duquel elle perçoit aujourd’hui qu’il est impossible d’y parvenir) ; cette abstraction la rend presque autoritaire en la matière (c’est le cas de le dire) puisqu’elle gère le monde d’un infini à l’autre dans sa face matérielle, ignorant la possibilité d’une autre face, ou d’autres faces, moins objectives (voici déjà une première raison de voir les limites de perspective d’accéder un jour au Réel via la science quantique).
Pour ma part, elle ne me parle pas… je veux dire que la physique quantique se centrant sur elle-même pour dire ce qu’elle a à dire (et qui est génial, convenons-en) ne me fascine pas. Elle ne me parle pas car son jargon déshumanisé rend presque tout ce qu’elle touche comme irréel alors que l’expérience commune de tout un chacun est bien que le notre monde, humanisé ou non, est … réel, dans le sens de concret, même s’il ne correspond pas à une description officielle de ces composants physiques qui au final le recouvre d’un visage théorique plutôt que sensible.
La physique quantique a déchosifié la matière, ce qui est sans doute une bonne… chose. Pour cela elle a évanoui l’atome de Démocrite revu par Aristote sous la forme de jeu de forces et de champs, mais elle cherche trop maintenant à tout bâtir sur la quintessence à laquelle ses réflexions l’ont menée, car ces forces et ces champs sont seulement les fruits qui sont nés de l’idée de l’atome.
[(Démocrite) croyait que la matière était composée de vide, qu'elle était discontinue et que l'unité de la matière était indivisible. Ensuite est venu Aristote qui, contrairement à son prédécesseur, croyait que la matière était continue et qu'il n'y avait pas de vide. Selon lui, la matière provenait des 4 éléments soit: la terre, le feu, l'eau et l'air.] [réf]
1) Regard sur le passé qui a construit aujourd’hui
La physique du XIXe siècle a tenté de voir plus clair que les simples préjugés de nos premiers philosophes qui étaient aussi de fait les premiers scientifiques. Son pouvoir analytique est alors devenu immense, si immense que l’on ne voit plus que ce qui est au bout de la lorgnette modernisée (télescope non terrestres, étude des lumières X, UV, IR, et ondes radio, etc., simulation mathématique des mécanismes du vivant, microscopie électronique, accélérateurs de particules) et qu’on croit tenir le bon bout. C’est un voyage merveilleux, mais utopique !
À l’époque où se préparait le germe de la future mécanique quantique, un homme seul, qui n’était pas du monde la science mais de celui des arts (plus particulièrement la littérature), prit parti de comprendre par lui-même le monde sans passer par la case départ de la formation scientifique ; il agit en tant que scientifique autodidacte.
Son nom : Johan Wolfgang Von Goethe (1749 – 1832) [réf] dont l’ambition semblait davantage être de connaître plus que de savoir.
Quelques décennies après sa mort, un homme à la formation scientifique, seul aussi, allait reprendre, sous tutelle des autorités viennoises d’alors, l’immense trésor scientifique accumulé par Goethe. Il s’agit de Rudolf Steiner, un penseur fin XIXe siècle début du XXe siècle.
Steiner [*] a beaucoup communiqué le fruit de ses démarches par des conférences, sur toute une palette de sujet. Il ne s’est pas étendu (à ma connaissance) spécialement sur la tournure que prenait le sujet de l’atome à son époque ; mais à propos de la connaissance il a formulé la chose ainsi et de manière sans doute totalement inattendue :
Il ne s’agit pas de croire Steiner plus que la science moderne, ni l’inverse, mais de considérer d’une part ce que dit la science moderne, et d’autre part ce qu’a dit Steiner (il y a un siècle mais qui est plus ou moins travaillé encore aujourd’hui) moins sous forme de résultats ou d’affirmations que de pistes à suivre voire d’esprit dans lequel se placer pour approcher le monde.
2) Regard sur aujourd’hui qui cherche comment bâtir demain
À mon humble avis, le monde de demain ne peut se construire sur des a priori ou des postulats, mais sur une observation continue et constamment renouvelée des phénomènes de la nature au fur et à mesure que l’humain lui-même évolue (socialement, spirituellement et intellectuellement, vitalement et, dans une mesure moindre, physiquement).
Les apports cognitifs du rationalisme matérialiste issus de l’orthodoxie scientifique ne sauraient être pris comme des éléments définitifs posant la seule base fiable (des acquis) de notre savoir de demain à propos de la nature sans devoir être remis en cause par les effets qu’ils produisent :
en nous (on se sent en désaccord ou on accorde crédit à ceci ou cela sur une simple impression, une idée qui nous semble plus satisfaisante, plus crédible que les autres, mais que nous n’avons pas moyen de soutenir),
sur nous (environnement électromagnétique, OGM, pesticides, COV, stress économique, stress de la vie courante, etc. qui sont des faits pour certains desquels on est en droit de se garder, pour certains autres où le principe de précaution devrait s’imposer, ou pour d’autres encore dont on connaît largement les risques qu’ils nous apportent.)
En fait la question existentielle d’aujourd’hui devrait s’approcher de celle-ci :
Qui fait le plus avancer les choses de la civilisation qui la concerne au plus haut chef pour la vie et la pérennité de ses membres : le politique, le peuple, le nobélisé, l’hérétique, le penseur, etc. ?
Faut-il bannir ceux qui voient plus loin, ou d’une autre manière, les lanceurs d’alertes qui appuient du doigt sur ce qui par ailleurs voudrait rester »détail », ceux qui sont en avance sur leur époque ?
Faut-il rejeter toute impulsion au prétexte que son discours n’est pas audible par une quelconque autorité en place (académisme) même si cette place est totalement justifiée dans l’idéal (garantie du sérieux, caution des intentions - hum !… -) ?
Quelle place doit-on laisser au peuple qui est celui qui vit et fait vivre dans le choix des orientations scientifiques et technologiques ?
Pour ma part, je me dis que je ne devrais pouvoir critiquer ou commenter que ce qui touche à ce que je cultive, ou seulement avec des arguments d’époque (se remettre dans l’esprit du XVIIe pour critiquer Newton, dans celui du XIXe pour critiquer Goethe, etc.). À défaut, j’interroge, ou je repasse par le stade de l’expérience (quand c’est possible dans la limite faible de mes moyens).
Une science évoluant dans un cadre donné par sa définition peut-elle être revue par des arguments qui lui sont étrangers ? Certainement que non. Et donc plus on restreint un champ d’investigation plus on s’approche des certitudes en ce qui le concerne. Mais quid alors de ce que ce champ touche en dehors de lui-même ? (Par exemple : la biochimie qui étudie la chimie des organismes vivants ne devrait pas, au prétexte qu’elle est plus pointue, se risquer à définir le vivant plus que le fait la biologie.)
Par contre l’élément expérimental qui, lui, ne dépend pas obligatoirement de la science définie doit être vu comme la seule base fiable commune de la connaissance dans une sorte d’infinition de celle-ci…
Aujourd’hui, un homme après une longue vie de recherche est arrivé à proposer un mot quasi protocolaire concernant l’étude des phénomènes : l’accueil ; « nous devons accueillir les phénomènes » nous dit-il, avec humilité rajouterai-je volontiers. Cet homme s’appelle André Faussurier (maître de conférence à l’UCLyon jusqu’en 1983 et toujours en recherche expérimentale).
Pour accueillir tout ce qui n’est peut-être pas entré dans l’expérience, forcément limitée et cadrée, pour accueillir ce qu’on n’a pas »pris », »jugé utile », »retenu » de l’expérience afin d’aller vers une description du phénomène, il est important de pratiquer autrement que la méthode actuelle qui resserre le cadre.
Si le chercheur lie entre elles une certaine plénitude de l’expérience à la sienne, il va de soi qu’il s’ouvrira à d’autres choses que s’il œuvre dans une limite sélective, réductrice car dans un esprit trop précisé.
À travers une perception ouverte filtre tout un contenu qui fait partie du Réel mais pas de l’apparence. Au- delà de cette perception, ce n’est pas une analyse construite et conduite avec rigueur qui peut avoir la mobilité nécessaire pour atteindre à l’arrière-plan. L’accueil du phénomène doit donc être accompagné d’une patiente attitude méditative, écoute silencieuse de ce qui résonne autour du phénomène. Ainsi, le jugement descriptif final (qu’on appelle, d’ordinaire et de manière plus définie, définitive, la conclusion) contiendra non seulement l’aspect extérieur, superficiel du phénomène, mais aussi sa relation à l’être.
Pourrions-nous parler de médiation phénoménale (ce dernier mot étant pris en son sens philosophique) ? Cette « méthode » implique beaucoup de confiance et aussi bien plus d’objectivité qu’on pourrait croire car l’objectivité atteinte est une objectivité concernée (mais non pas en attente de quoi que ce soit).
Il ne s’agit pas de jeter une pierre
"Il faut penser autrement... que par l'analyse logique et l'expérience persécutrice (et donc réductrice) qui en découle." disais-je ailleurs (billet Utilise-t-on notre cerveau ?), mais quelle science aujourd'hui ouvre cette possibilité nouvelle d'approcher le monde (celui de la nature car celui des particules et celui du fond cosmologique ou de la genèse stellaire ne nous concernent que pour l'intérêt cognitif qu'ils représentent, mais nous n'avons rien à en attendre pour changer notre façon d'être.
La seule science véritablement ouverte qui existe aujourd’hui en étant capable de s’approcher au plus près de la connaissance (scientifique) est l‘écologie (au sens non politique du terme s’entend). Elle est la seule qui relie en un tronc commun une foultitude de domaines jusque-là étrangers les uns aux autres dans leur spécialisation (d’autant plus que l’écologie est une science évidente des relations !), la seule qui regarde l’environnement. Mais elle est jeune, très jeune… et si elle prend en compte l’environnement, elle le voit encore bien trop comme une chose extérieure (ce qui semble en accord avec la définition du mot) à une humanité qui heureusement se sent déjà concernée.
Ce que cherche l’écologie à mettre en place recouvre justement des connaissances multipartites ; et pour atteindre à une connaissance (que l’on pourrait qualifier de productive par différence avec la connaissance d’ordre philosophique) ne devrions-nous pas associer des personnes spécialistes de leur matière (ce qui est le cas des observateurs chercheurs actuels) à d’autres sachant garder une vision plus globale, archétypale, apportant une couverture plus large des faits, travaillant sur l’arrière-plan fondamental dans une écoute méditative et gardant un contact étroit avec le monde de la nature, nature où s’exprime le vivant ? Cela nous permettrait sans aucun doute d’éviter le gouffre de la technoscience qui deviendrait ainsi, non un espace de perte, mais simplement un lieu de ressources parmi d’autres.
Le point de départ de la connaissance de demain ne saurait être que le lien, la rencontre entre le sujet et l’objet qui évoluent dans un milieu commun (écologie…) ; et sans vouloir plaider pour un argument plutôt qu’un autre je pense que l’amour comme perspective de connaissance, parce qu’on est concerné, vaut mieux que l’expérience en pensée qui peut relever d’une littérature de science fiction.
Mais dans tous les cas, ne jetons pas la pierre (Stein en allemand) ni à Steiner (qui fut le grand-père de l’agriculture biologique entre bien d’autres choses) ni à Einstein (qui fut le petit fils de l’expérience de pensée, et le père de la relativité des choses)…
* Steiner (1861- 1925) est apparemment considéré (aujourd’hui) par l’orthodoxie rationaliste scientifique comme un pseudo-scientifique (image perçue à travers des forums aux apparences »sérieuses » qui reçoivent généralement mal les arguments des internautes qui lui font références, ou sur des sites aux allures plus partisanes que sincères).
Ce qu’il dit s’accorde parfois très mal avec la réalité décrite aujourd’hui, et d’autrefois ne s’accorde pas du tout tant ses considérations sont étrangères aux concepts que forge la science moderne. Mais existe-t-il une raison de dénigrer un penseur qui a embrassé dans sa recherche une globalité du monde, une unité, sous prétexte d’une part qu’il n’avait pas la stature d’un scientifique, dit-on, et qu’il a dit des choses qui semblent un peu bancales ou limites (généralement dans des écrits réalisées à partir de conférences, écrits non revus par l’auteur) et d’autres où nous avons du mal à comprendre ce qu’il voulait transmettre, qui n’entrent pas dans notre forme de pensée ? [retour au texte]]]>
[caption id="" align="aligncenter" width="320"] Au lieu de chercher dans mes propres travaux d'entrelacs pour faire une photo, je suis tombé sur ce site magnifique en cherchant un image toute prête. (En cliquant sur l'image on atteint le site, merci à son auteur.)[/caption]
Être conscient c'est percevoir dans la veille ce qui agit sur nous et pouvoir l'exprimer par des mots, des gestes, des pensées, etc. Le cerveau sert à ça et à quelques fonctions que je qualifierai de routinières ; mais sur tout ce qu'il fait, moi, je n'ai guère d'emprise !
Pour l'heure, ce qui pense, ce qui s'exprime, ce qui est conscient est ''je'', pas mon cerveau. ''Je'' profite de lui, comme ''je'' profite de ses sens pour apprécier le monde et savoir que ''je'' existe, et aussi comme ''je''profite de sa volonté pour modifier son environnement ou bien, en allant vers l'intérieur, pour satisfaire, guérir, son corps de chair, comprendre qui ''je'' est.
La conscience est alors l'espace que 'je' est capable d'embrasser.
Nous voilà bien avancés ! Au cerveau physique, matériel, facile à disséquer j'oppose l'être conscient, être que la loupe puissante, même la plus puissante, celle de la physique quantique, n'a pas (encore ?) réussi à trouver.
Évidemment, trouver une aiguille dans une botte de foin, ce n'est pas facile, surtout si elle n'est pas métallique mais organique. À l'impossible nul n'est tenu... mais trêve d'adages, le sujet est plus important !
La conscience n'est pas de nature matérielle donc point de leptons, de bosons et autres gluons pour en dévoiler le regard.
Pourtant, sans loupe, moi, l'auteur de ce blog, mais vous aussi, chers lecteurs, vous la constatez sans cesse cette conscience, et même vous la voyez comme on trouve la trace du yéti. Dans le cas de ce dernier on échafaude toute notre fantasmagorie pour trouver l'apparence de la bête. C'est ce qu'on fait avec la conscience aussi.
Heureusement dans ce dernier cas, c'est beaucoup plus simple que dans celui du yéti.
Avec ma fourchette, je fais une trace dans ma purée.... la trace est celle de ma conscience autant que celle de la fourchette car sans moi, sans ''je'', il n'y aurait pas eu de trace dans ma purée.''Je'' a agi.
Et mon acte est perçu maintenant par mon sens de la vue comme une modification de mon environnement. Mon je est conscient d'avoir agi, car ce n'est pas mon épouse qui a dessiné cela dans mon assiette.
« Mange, au lieu de rêver ! »
On croirait ma mère il y a 40 ans... mais je ne rêve pas, je pense. Et tout absorbé dans ma pensée j'en oublie de vivre. C'est qui déjà qui a dit « je pense donc je suis » ? Il ne devait soit pas dessiner des lignes dans sa purée, soit avoir une compagne plus rêveuse que la mienne, qui, quand on fait les courses, pense à tout alors que moi, je suis...
Quand le ''je'' pense, il n'est plus, il se laisse absorber par les lignes dans sa purée. Ça ne nourrit pas !.... Pourtant pensée, conscience, cela devrait aller de paire, non ? Ma purée me révèle que ce n'est pas le cas !
Ma conscience me révèle la ligne dans la purée, elle me révèle que c'est un ''moi'' qui l'a faite, et même elle me révèle une troisième chose : ce moi qui a tracé la ligne et le même que celui qui dit ''je'' et que j'entends du dedans de mon corps bien plus et différemment que du dehors.
''Je'' n'est donc pas que dans mon cerveau ! Il n'est en plus pas du tout dans ma conscience, mais il la sollicite et l'observe comme un outil. Et quand il fait ça, et bien, il a le sentiment que cela se passe sous sa boite crânienne, dans le cerveau. Et c'est vrai, c'est bien là que le reflet de ma conscience devient apparent, prend un air perceptible et que j'en deviens sensible.
Ah, René (Descartes) que n'as-tu pas dit ? As-tu au moins perçu que tu avais réfléchi quelque chose avant de le penser ? Que tu n'avais fait qu'observer ta propre pensée en ayant le sentiment d'être en elle ? Montres-tu souvent ton front en disant ''Qui ? Moi ?'' quand on t'interpelle ?
Mais alors si le ''je'' n'est pas dans le crâne, il est où ?
Et bien, il est là où chacun pointe son doigt en disant ''Qui ? Moi ?'' quand il est interpellé, ou alors qui lève la main pour dire ''je voudrais prendre la parole'' ou encore simplement ''moi'' quand on demande qui a le numéro 837.
Bon je plaisante un peu, c'est un propre de l'humanité qui est en moi...
Parce que oui, en moi il y a aussi cette humanité que vous trouvez chez vous, mon moi à moi est loin d'être enfoui dans ma viande car je n'en ai pas assez pour cacher tout ce que mon moi abrite ! En même temps, je suis sûr, dans mon sentiment (!) que mon moi à moi tient tout ma viande et pas la vôtre...
Avez-vous remarqué ? Pas besoin de circonvolutions métaphysiques pour se dire que la conscience n'est pas moi... mais que ''je'' est moi.
Et l'inconscient dans tout ça ? C'est le domaine que ma conscience n'a pas exploré parce que je ne sais pas comment la guider là-bas. C'est au-delà de moi et même de mon environnement et mon environnement n'est pas ce qui est obligatoirement et géométriquement proche de moi... De celui-ci d'ailleurs je ne perçois consciemment que ce que je veux en grande partie (c'est pour ça que je ne trouve pas les clés qui me crèvent la vue et que ma purée me captive plus que mon ventre en ce moment).
La conscience est un outil, comme le cerveau ; disons qu'il est le manche et elle la lame, et ''je'' dans l'histoire est celui qui fait une œuvre d'art.
Bon ce n'est pas tout, je vous laisse, sinon ma purée va être complètement froide !
Non, cet homme n'a pas donné le coup de pied, il en est incapable. Par contre il a été capable de training pour solliciter son système nerveux au niveau du cerveau pour que la machine (encéphalogramme) puisse recevoir des signaux interprétables par un ordinateur qui a pu à l'aide de commande électrique solliciter l'exosquelette dans la motricité pour laquelle il était conçu et réalisé, c'est donc un exploit, mais pas sur la maîtrise du corps par le cerveau...
Il semblerait (mai 2025) que toutes images et vidéos aient disparu du web...Il n'existe qu'un peu de récit de l'événement et des infographies et des vidéos qui mentionnent la chose mais ne la montre pas
[caption id="" align="aligncenter" width="220"] Cube paradoxale de Escher illustrant l'article "Paradoxe" sur wikipédia (j'y ai découvert l'étymologie du mot... soyez curieux, cliquez sur l'image !)[/caption]
Un monde à la sauce quantique ?!
Hors de tout formalisme je pense qu'il faut laisser le mot quantiqueà la branche de la physique qui l'a formé, en faisant l'effort d'entrer dans les concepts qu'elle a développés à partir d'elle-même sans amalgamer, et surtout sans vulgariser des images de cette physique théorique et abstraite partagée peut-être un peu tôt. A ce jeu s'il en est, on s'aperçoit du drame qui se joue pour cette part de l'humanité abreuvée d'information qu'elle vénère sans tenter d'en saisir les arrières-plans, et surtout sans mettre à côté d'elle un libre arbitre perspicace.
Je suis intervenu dans l'échange sans imaginer la réaction en chaine que j'allais déclencher, et cela simplement par un raz-le-bol de ce mot "quantique". La sauce à la mode est ce mot formé pour les besoins de la physique éponyme qui est maintenant utilisé pour faire passer toutes les sauces comme étant moderne ; on le greffe sur à peu près tout comme une étiquette "solde" sur un pull [à quand le déboulochage quantique, l'épilation quantique ?... on a déjà la psychologie quantique, 2 mots qui (à mon sens bien sûr) vont à contresens].
Ce mot quantique pèse lourd par l'aveuglement qu'il entraîne. On rigole de la naïveté des anciens qui se soumettaient aux grands prêtes de la religion. Ceux d'aujourd'hui portent blouses blanches, ou costumes cravates et leur sanctuaire est situé bien loin de la surface de la Terre, bien loin de la biosphère.... à chacun sa religion ! [rencontrer ... Atlas !]
Bref, si je me suis trompé et que ce ce terme est un apport pour l'humanité, un terme commun constructif et pas seulement aveuglant, alors je m'en ferai son héraut... (comme à une époque je l'ai fait pour What the bleep... pour descendre les buts de la Physique Quantique, avant de comprendre qu'il s'agissait avec ce film d'un .. détournement ! et ce n'est pas pour ça que j'encense la PQ... mais j'apprécie son ... charme.
A+
P. Roussel
PS : je côtoie des chercheurs du CERN. Ce sont des hommes comme vous et moi, passionnés par ce qu'ils font, et qui s'y investissent à 100%. Parmi ceux que je fréquente, je sens le doute, mais jamais il ne se concrétise. Ce sont des gens qui doivent apporter de la conscience auprès de leurs collègues, lourde tâche !
Généralement la chaleur va nous apparaître comme la ressource prépondérante et fondamentale d'énergie, celle qui est en arrière-plan de toutes les autres. La chaleur est pour la physique actuelle la forme énergétique de base, celle en qui l'on traduit les autres.
Le joule (symbole : J) est d'ailleurs une même unité pour quantifier l'énergie, la quantité de chaleur,et le travail (le travail d'une force est donc rapporté à l'équivalent chaleur produit (ou consommé). Plus précisément : « Le travail d'une force est l'énergie fournie par cette force lorsque son point d'application se déplace (l'objet subissant la force se déplace ou se déforme). Il est responsable de la variation de l'énergie cinétique du système qui subit cette force. » WIKI)
> L'énergie nucléaire (fission et fusion) possède un aspect de ressources exploitables sans doute très mal maîtrisée car dans ces cas-là, la transformation productrice passe par une phase de construction, mise en œuvre très gourmande en énergie (voir le bilan carbone de l'EPR ou pire sans doute de ITER, si quelqu'un en dispose merci de les mettre en commentaire) ; en effet le dégagement énergétique étant colossal implique une encadrement excessif que seul l'espoir de rentabilité économique est capable de concevoir. Sait-on vraiment avec quoi l'on travaille ?
Après la chaleur, l'autre source d'énergie est la lumière. Mais là on ne sait pas en faire technologiquement grand-chose, si ce n'est de passer par une transformation à travers le lien ''silicium'' vers l'état d'électricité, c'est-à-dire de rapporter la qualité lumineuse de la lumière (sic) à un pôle strictement obscur [ce qui n'a aucune importance pour ceux qui voit la lumière comme fondamentalement électromagnétique, les autres prendront la mesure de ce propos à sa juste valeur !]
Pour nous, dans le caractère physique, c'est-à-dire naturel, environnemental, de la chaleur, elle est soit d'origine extraterrestre (soleil), soit d'origine tellurique (un peu de magma - Islande -, du carbone fossile et beaucoup de nucléaire, on connaît les inconvénients de chacune de ses ressources éventuellement peu épuisables à court terme mais non viables à long terme dans le sens d'une énergie ''libre'').
> Les panneaux solaires photovoltaïques doivent être rentabilisés non pas en bilan carbone mais en ... € ou $ pour l'utilisateur (d'où les prospectives à partir de rachat par ERDF - en France - dont on nous rebat les oreilles téléphoniques et radiophoniques...). Mais là aussi, sait-on vraiment aussi ce qu'on fait ?
La fabrication des panneaux solaires
Donc on en est pour l'heure à un aspect essentiellement économique et à peine écologique quelque soit la direction énergétique envisageable...
Il existe une autre source dont on ne fait rien, car on n'en sait rien, on ne la prend pas comme une réalité... c'est la vie. Mais là il ne faut sans doute pas jouer les apprentis sorciers, notre ignorance volontaire est donc un moindre mal car si notre conscience du monde nous porte à l'user et à la détruire sans trop la comprendre, l'utilisation des forces de vie risquerait de devenir rapidement catastrophique (on sait par contre très bien appliquer les force de morts... enfin celles qui empêchent le vivant de s'exprimer !).
La vie est-elle une ressource énergétique libre ? Sans doute (je parle de la Vie et non de ce qui est vivant [1])
👉 Énergie libre ? 👈
On devine en observant les situations décrites ci-dessus que le concept d'énergie ne fait pas appel à des ressources totalement inépuisables... au moins dans le monde physique, mais ailleurs pourquoi pas ?
D'où le rêve d'une possibilité d'énergie dite libre (en fait concept de la physique classique, voir ici) en pensant à une source d'énergie disponible à volonté. En fait il suffit, comme on le fait avec les LED (beaucoup de lumière pour peu de chaleur), d'exploiter plus rationnellement les facultés électromagnétiques qu'on ne l'a fait jusqu'à présent. c'est la filière Tesla qui porte ce projet ; grand bien nous fasse pour diminuer notre consommation... (pour l'heure on suit d'une certaine manière la filière Edison, celle qui rapporte....)
Pour aller plus loin et obtenir une ressource totalement inépuisable ou y accéder, il faudra sortir du cadre des cas préalablement cités en introduction, pour, après avoir déjà rajouté une approche moins abstraite de la lumière et aussi la vie, ajouter encore un cas... Ce dernier ne saurait revêtir d'aspects technologiques (en l'état actuel de nos connaissances) qui sont forcément en partie énergivores. Les systèmes électromagnétiques, voire mécaniques ou chimiques, peuvent être rationalisés au maximum, il y a aura toujours en vis à vis une énergie produite en d'autres lieux (soleil) ou figé en d'autres temps (carbone fossile et radioactivité).
Pour l'heure la seule véritable énergie libre et disponible à volonté est l'AMOUR . On ne la capte pas, on l'émet et on l'accueille, mais rien ne fonctionne encore qui soit technologique à partir d'une telle ressource...
A+ et bonne année dans l'espoir de voir s'amorcer un véritable et profond changement que ce temps de Noël y soit propice.
NOTES
[1] Voir ''Accueillir le Vivant'' Patrick ROUSSEL, à paraître. [retour]
Un texte est arrivé sur mon mur FaceBook alors que je préparai ce billet. Puisse-t-il par le point de vue qu'il présente nous faire avancer sur le chemin de la connaissance du monde :
On entend dire beaucoup aujourd’hui que nous sommes des êtres fait d’énergie dans de l’énergie. Je me suis donc posé la question : Au fond qu’est-ce que c'est que ce concept d’énergie ?
Je vous livre les pensées qui se sont engendrées en mon esprit, au cours de sa mise activité par mon humble personne.
La Science définit le concept d’énergie de la manière suivante :
L'énergie caractérise un système, un organisme, un être c'est-à-dire un ensemble d'éléments dont on est capable de cerner la frontière avec l'extérieur.
Cet ensemble d’éléments se coordonne pour concourir à un résultat.
En outre, le concept d'énergie s'envisage à travers l'interaction possible de ce système, cet organisme, cet être avec d'autres systèmes, organismes, ou êtres indépendants. Enfin, et cela souligne la nature même de l'énergie d'un système, un organisme, un être : c'est une force susceptible de modifier l'état d'autres systèmes, organismes, ou êtres vivants.
Il découle de cela, que lorsque l’on dit : nous sommes des êtres faits d’énergie dans de l’énergie, que cela veut dire que nous sommes fait de forces issues d’êtres qui interagissent en nous, et hors de nous, et sur lesquels nous avons une action.
Mais ces êtres, dont les forces nous composent, ne nous sont pas perceptibles par les sens, ils sont au-delà du sensible, dans le supra-sensible. Cela veut dire que nous participons aussi de ce monde-là sans quoi il n’y aurait pas d’interaction possible.
Ce monde suprasensible à l’intérieur de nous est multiple : notre esprit, notre psychisme, enfin nos forces de vies.
Heureusement ce monde, seul visible aux yeux de l'âme et empli d’êtres aux immenses forces lumineuses d’amours et de sagesse générant des mondes, ne fait que se refléter dans nos pensées actives. De part là nous sommes libres et co-créateurs ou co-destructeurs. Quelle chance et quelle responsabilité !
Je termine avec les mots de R.Steiner :
Sur l'avant-scène terrestre, la sagesse du monde extérieur devient sagesse humaine intérieure. Dans L'intensification de la vie intérieure, elle devient la semence de l'amour. La sagesse est le prérequis de l'amour. L'amour est le résultat de la renaissance de la sagesse dans l'Ego.